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Economie

Refondation économique à Madagascar : le SIM plaide pour une réforme fiscale et un meilleur climat des affaires

12/11/2025 09:49 © Moov.Mg

Le secteur privé malgache souhaite une refondation économique fondée sur une meilleure écoute des entreprises, une fiscalité équilibrée et un environnement favorable à l’investissement. Lors de la 8ᵉ édition de la Table Ronde Économique, organisée le 11 novembre 2025, le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) a réitéré son appel à un dialogue public-privé capable de produire des résultats tangibles.

Une fiscalité plus juste et plus inclusive

Le Dialogue public-privé réunit l’État, les bailleurs de fonds et le secteur privé. Pour le SIM, cette plateforme doit déboucher sur des actions concrètes et non rester au stade des échanges de principe. « Le Dialogue public-privé ne doit pas se limiter à des discussions autour d’une table », a déclaré Tiana Rasamimanana, président du SIM. Il rappelle que le secteur privé, souvent présenté comme moteur du développement, est aujourd’hui fragilisé par une fiscalité jugée trop lourde et mal répartie. Les entreprises formelles supportent l’essentiel des prélèvements alors que le tissu économique national, dans son ensemble, s’en trouve affaibli.

Le président du SIM souligne que la pression fiscale repose presque entièrement sur le secteur formel, tandis que le taux de pression globale reste faible, autour de 12 %. Près de 75 % des activités économiques à Madagascar relèvent encore du secteur informel. Le SIM plaide ainsi pour une intégration progressive de ces acteurs dans l’économie formelle, afin d’élargir l’assiette fiscale et d’alléger la charge sur les entreprises déjà en règle. « Trop d’impôts tuent l’impôt », a rappelé Tiana Rasamimanana. Selon lui, un système fiscal excessif finit par décourager les contribuables et freine la croissance. Le SIM et le FIVMPAMA (Groupement du Patronat de Madagascar) ont mis en place des Centres de gestion agréés (CGA) pour accompagner les petites entreprises vers la formalisation. Ces structures les aident à se conformer aux obligations fiscales et administratives, avec l’appui de la Direction générale des impôts. Ces dispositifs visent à renforcer les capacités des petites entreprises, souvent fournisseurs ou partenaires des grandes industries, afin qu’elles puissent contribuer progressivement à l’économie formelle. Pour le SIM, il est essentiel d’encourager la conformité plutôt que de sanctionner, car une fiscalité trop lourde incite à l’évasion.

Une stratégie économique plus cohérente

Le secteur privé estime que les difficultés actuelles : manque de ressources publiques, ralentissement de l’activité et fragilité des entreprises, résultent d’un manque de cohérence dans les choix économiques. Ainsi, le SIM recommande que les discussions du Dialogue public-privé associent, non seulement les directions générales des impôts et des douanes, mais aussi la direction générale du ministère de l’Économie et des Finances, afin d’anticiper les effets des décisions à moyen et long terme. Selon Tiana Rasamimanana, la gestion des entreprises relève du secteur privé, mais l’administration doit mieux écouter. La coordination entre la gestion publique et celle des entreprises est, selon lui, la clé du développement durable.

Pour le SIM, la refondation du secteur privé doit permettre de corriger les dysfonctionnements actuels et de mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles. Elle passe également par une meilleure écoute des besoins des entreprises et la mise en œuvre de stratégies concrètes pour améliorer le climat des affaires. Le syndicat souligne la nécessité d’investir dans les infrastructures routières, l’accès à l’électricité et à l’eau, ainsi que dans des mécanismes de financement adaptés à toutes les catégories d’entrepreneurs. « Lorsque le secteur privé progresse, c’est déjà un pas important vers le développement du pays », conclut Tiana Rasamimanana.

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