Profession de foi - Les guides touristiques à réorienter
Ils sont à l’honneur à la Foire du tourisme à la Gare Soarano. Où un Forum national consacré à leur cas s’est tenu et se termine ce jour. Ce sont les guides touristiques, les principales victimes de la crise sanitaire, ayant conduit à la fermeture des frontières.
Par l’absence des touristes étrangers, ils ont poireauté depuis près de deux ans. Joël Randriamandranto, ministre du Tourisme, dans son discours d’inauguration de la cinquième édition du « Tsenaben’ny Fizahantany », avant-hier au PK 0, a reconnu que « les guides sont en contact direct avec les touristes. Une sorte d’ambassadeurs du pays. Leur savoir-faire autant que leur savoir-vivre peuvent marquer l’esprit des visiteurs. Ils ont été les sinistrés les plus vulnérables de la crise sanitaire. Leur cas a révélé les lacunes dans leur statut. Nous allons remédier à ces défaillances par la refonte des dispositions légales régissant les activités touristiques, revoir le cas particulier des guides, renforcer leurs capacités et leurs expériences » a-t-il promis.
Il est ainsi attendu des résultats probants après ces assises nationales. Manitra Andriambololona, président de la fédération nationale des guides touristiques n’en demande pas tant. « Nous avons toujours demandé aux autorité de considérer notre situation délicate. Nous avons suivi des formations durant ces deux années de galère. Ce qui a permis de retenir ceux qui n’ont pas décidé de chercher d’autres emplois. Certains ont basculé dans le call-center, d’autres ont opté pour l’agriculture et l’élevage. Aussi, avec la réouverture progressive des frontières et la venue attendue des visiteurs, un déficit d’effectif des guides serait à craindre ».
La fédération présidée par Manitra Andriambololona compte 2 075 membres à travers le pays. Ils constituent des maillons essentiels dans la chaîne des valeurs du tourisme. Un aspect un peu négligé auparavant mais mis en lumière par les conséquences induites de la pandémie du coronavirus. Mais déjà, des opérateurs touristiques émettent aussi des réserves sur la promotion de la destination Madagascar d ans le monde. L’ IATA summer, plateforme dédiée à ce type d’action –marketing pays, a été clôturé le 28 mars. Pourtant, la décision de rouvrir les frontières, sans ou avec ambiguïté, n’est intervenue que deux jours plus tard. « Madagascar risque d’être méconnue sur la carte du marché du tourisme » craignent-ils. Avant de remarquer « qu’aucune date précise n’a été avancée par le Conseil des ministres sur l’effectivité de ces nouvelles dispositions ». Des appréhensions légitimes.
