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Procès Apollo 21 - Jour 7 : Les pièces à conviction contre Rafanoharana font défaut

15/12/2021 03:40 © Moov

Pour cette 7ème journée du procès sur l’affaire Apollo 21, les pièces à conviction contre les accusés ont été présentées à la Cour. Celles concernant Paul Rafanoharana n’en faisaient, cependant, pas partie.


Ubuesque. C’est ainsi que Paul Rafanoharana, qui se dit lui-même comme principal accusé dans l’affaire Apollo 21, qualifie l’audience qui s’est tenue, hier, à la salle 4 du palais de justice d’Anosy, ainsi que l’ensemble du procès qui a démarré, le 6 décembre. En cause, les pièces à conviction devant servir de preuves à charge n’ont pas été présentées devant la Cour.

Pour cette 7ème journée du procès sur l’affaire Apollo 21, il a été prévu au programme de présenter les pièces à conviction pouvant être à charge, ou à décharge concernant les accusés. Les pièces sur cinq des vingt personnes sur le banc des accusés devaient alors être présentées à l’audience, hier. Dans la liste a, notamment, figuré Paul Rafanoharana. Contrairement à ses autres co-accusés, cependant, il a été juste question de lecture des pièces à conviction à charge contre lui. Elles n’ont pas été présentées.

«Je souhaite qu’il soit consigné dans les minutes du procès qu’aucune pièce à conviction concernant Paul Rafanoharana n’a été présentée à l’audience», a réagi maître Solo Radson, avocat de la défense. En réponse au ministère public qui a répliqué en disant que «les pièces peuvent toujours être ramenées au tribunal demain [aujourd’hui]», l’avocat a fulminé, «il est prévu que cela se fasse aujourd’hui, et non pas demain, mais aucune pièce n’a été présentée. Une perquisition a été faite chez mon client. Ce qui veut dire que quelques choses y ont été saisies, alors que rien n’est présenté ici. Même l’arme et l’argent saisis ne sont pas ici».

Maître Radson a rappelé que l’arme et l’argent sont censés être parmi les éléments à charge contre son client. La détention d'une arme illégale et la recherche de financement du projet Apollo 21 font partie des motifs de la poursuite de Paul Rafanoharana. La situation a fait que la dernière heure de l’audience d’hier a été électrique. Visiblement lassé par les arguments martelés par la défense, l’avocat général a haussé le ton.

Les décibels sont, également, montés du côté de maître Radson, appuyé par les avocats des autres accusés. Il a fallu une intervention de la présidente de la Cour pour calmer tous les protagonistes. Toujours posé, affichant une certaine confiance en soi, et agençant ses arguments avec éloquence, Paul Rafanoharana a scandé, «je trouve ubuesque que l’on ne soit pas en mesure de présenter les pièces à conviction qui m'accablent», lance-t-il à la Cour, en ajoutant, «que faisons-nous ici dans ce cas?».

En réponse à la présidente du tribunal, le francomalgache a soutenu que son ordinateur, deux smartphones et deux tablettes numériques ont été saisis durant la perquisition à son domicile. «Vous dites que le document Apollo 21 a été découvert dans mon ordinateur, mais où est donc cet ordinateur?», lance-t-il ainsi à la Cour d’un ton ironique. Paraissant certain d’avoir trouvé une faille pour démonter la position de l’accusation, l’ancien officier de la gendarmerie française a mis en avant sa formation à l’école militaire de SaintCyr, pour mettre en avant des points de droit afin de bétonner son argumentation.

Une fois de plus, Paul Rafanoharana torpille alors la régularité des procédures appliquées durant son arrestation, les enquêtes préliminaires et l’instruction. Il affirme d’abord que la perquisition faite à son domicile, le jour de son arrestation, le 20 juillet, «s’est déroulée sans mandat». Ensuite, l’ancien gendarme soutient qu’il n’a pas signé de procès verbaux contradictoires rapportant les pièces à conviction saisies durant cette perquisition.

«Toutes les pièces retenues contre moi ou mon épouse sont donc sans fondement puisqu’il n’y a pas eu de procès verbaux contradictoires. Et ce n’est pas de ma faute. C’est la loi qui le dit», assène ainsi le saintcyrien. S’engouffrant dans ces vices de procédure qu’il a tambouriné durant un monologue de près d’une trentaine de minutes et en insistant sur le fait que l’accusation ne serait pas à même d’apporter les preuves concrètes des faits qui lui sont imputés, Paul Rafanoharana a de nouveau requis la nullité du procès.

 

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