Gouvernement - Le secteur minier attend un ministre taillé sur mesure

Question qui brûle toutes les lèvres. Le Premier ministre Christian Ntsay sera-t-il délesté du ministère des Mines et des ressources stratégiques où il assure l’intérim depuis le 17 août 2021 ? « Nous lui reconnaissons ses qualités en matière de gestion administrative. Ayant travaillé pour le compte des organismes internationaux, il est adoubé par les bailleurs de fonds. Mais nous préférons avoir un interlocuteur à temps plein. D’autant que le secteur minier traverse une période compliquée » lâche un membre de la Chambre des mines en réaction au communiqué de la présidence de la république annonçant l’imminence d’une énième retouche de l’équipe gouvernementale.

Plusieurs sujets délicats sont à traiter. À commencer par le projet de Code minier à soumettre à l’appréciation des députés et sénateurs. L’aspect fiscal oppose les dirigeants des grandes mines aux autorités. Il reste aussi à trouver une issue salutaire à la situation de blocage de la Kraoma SA. La hausse soudaine du prix à la tonne du nickel, 100 000 dollars, atteste que les ressources minérales peuvent être le fer de la relance de l’économie nationale. Dans un contexte défavorable sur le plan international.

L’autre crise à gérer concerne la poursuite ou l’arrêt de l’exploitation de l’ilménite de Ranobe par Base Toliara. Les pros et antis du projet en question s’affrontent désormais sur le front politique. Une décision, dans un sens ou dans un autre, pourrait avoir des conséquences sur l’élection présidentielle de 2023 dans cette partie du pays. Où l’actuel président de la république Andry Rajoelina a fait le trou en 2018.

Beaucoup parmi les exploitants de la filière aurifère attendent aussi la reprise des exportations et la levée du gel de l’octroi des licences. Ils commencent à hausser le ton sur ces deux aspects techniques. Autant dire que pour le futur patron des Mines et ressources stratégiques, les attentes sont aussi nombreuses que difficiles à réaliser.