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PARLEMENT - L’Assemblée nationale dans la tourmente

12/10/2022 21:00 © Moov

Des scandales éclaboussant des députés éclipsent les enjeux de la prochaine session parlementaire. Pour l’heure, la présidente de l’Assemblée nationale ne veut pas réagir sur le sujet, préférant attendre le début de la session. Attendue.

 

Des scandales éclaboussant des députés éclipsent les enjeux de la prochaine session parlementaire. Pour l’heure, la présidente de l’Assemblée nationale ne veut pas réagir sur le sujet, préférant attendre le début de la session.
Attendue. Après les scandales qui ont éclaboussé des députés, la réaction de Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, est attendue par l’opinion publique. Contactée, hier, la boss de la Chambre basse indique qu’elle préfère réserver sa réaction à l’ouverture de la session ordinaire du Parlement. La deuxième session parlementaire démarre ce mardi. Bien qu’il s’agisse d’une session budgétaire, qui revêt donc un enjeu majeur pour la nation, elle est dans l’ombre des scandales et frasques qui éclaboussent des députés. Des observateurs et une frange de l’opinion

publique regrettent le silence du Bureau permanent de la Chambre basse, notamment, de sa présidente, face à l’ampleur de la situation. «Je ne suis pas, à moi toute seule, l’Assemblée nationale. Je préfère réserver ma réaction à l’ouverture de la session», déclare Christine Razanamahasoa.
La dame au perchoir ajoute qu’il faudra une réunion du Bureau permanent de l’institution de Tsimbazaza avant de savoir ce qu’il compte faire. Le souci est que dans la liste des députés mis en cause dans les scandales qui défraient les chroniques ces derniers jours figure un élu qui siège au perchoir de l’Assemblée nationale. En ouverture de la deuxième session parlementaire de l’année dernière, le 19 octobre 2021, Christine Razanamahasoa a émis un rappel à l’ordre. Elle a requis «l’exemplarité», des tenants du pouvoir.


Le message de la présidente de la Chambre basse a surtout été adressé à l’Exécutif et à leurs collaborateurs. «Soyez exemplaires pour ne pas ternir les efforts de développement déployés par l’État», avait déclaré la dame au perchoir. Seule­ment, il s’avère que ce sont les députés et surtout ceux qui sont au sein de la majorité pro-pouvoir et leurs collaborateurs qui accumulent les scandales et les bad-buzz, notamment, à cause d’abus d’autorité, allant jusqu’à s’octroyer des prérogatives qui ne relèvent pas des attributions parlementaires.
La semaine dernière, le chauffeur d’un fourgon transportant des madriers de palissandre a présenté un acte signé par un questeur de la Chambre basse comme pièce justificative. Ce qui n’est pas du tout dans son attribution. Un acte qui ne figure pas non plus dans la liste des paperasses nécessaires pour le transport de bois et qui plus est de bois précieux. L’exploita­tion et le commerce de bois précieux sont toujours interdits, par ailleurs.
 

Décontenancée

Cette semaine, c’est en présentant un acte signé par un député qu’une personne a procédé à la saisie de produit minier dans le dépôt d’un exploitant dans la région Anosy. Bien que l’élu en question préside la commission des mines et ressources stratégiques à la Chambre basse, il ne relève pas de ses prérogatives d’émettre un mandat de saisie, ni d’en diligenter. À cela s’ajoute le député du district de Betroka qui accuse celui de Bekily de fomenter des attaques par des militaires, des villages de sa circonscription.


En août, un élu du cinquième arrondissement d’Antananarivo a été accusé par un chef du Fokontany de l’avoir menacé avec une arme. Il y a aussi les assistants parlementaires qui font des leurs. En début septembre, un individu se disant assistant parlementaire d’un député d’une des circonscriptions de la région Atsimo Atsinanana a été appréhendé dans une affaire de trafic de drogue. Agitant sa carte sous les yeux des forces de l’ordre, il aurait eu des propos outrageux à leur endroit.


Outre les abus d’autorité qui flirtent avec des usurpations d’attribution, il y a les cas de violence. Si les députés impliqués se limitent à des violences verbales, leurs collaborateurs franchissent le rubicon et menacent l’intégrité physique de leurs cibles. Selon les complaintes reçues par l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM), les journalistes se retrouvent souvent dans leur ligne de mire. Ces frasques et scandales incommodent, de prime abord, la présidente de l’Assemblée nationale et mettent encore plus à mal l’image de cette institution parlementaire qui est déjà peu reluisante.</p>

Certes, les députés jouissent de l’immunité parlementaire, seulement, l’opinion demande des comptes et requiert que ceux pointés du doigt dans des affaires présumées illicites rendent des comptes ou se défendent devant la Justice également. Sur l’affaire du transport de palissandre, par exemple, le conducteur du fourgon vient d’être placé en détention préventive. Bien qu’il y ait un privilège de juridiction ou de procédure, le principe d’égalité de tous devant la loi s’impose aussi.

 

Plusieurs faits témoignent, par ailleurs, qu’il y a peu de chance pour que le bureau permanent ou les députés émettent des remontrances contre l’un des leurs, ou lève une immunité parlementaire. Un certain corporatisme existe en effet au sein de la Chambre basse, qu’importent les bords politiques. Ce qui pourrait expliquer le fait que Christine Razanamahasoa ait été visiblement décontenancée lorsqu’elle a été questionnée sur les scandales récents qui ont éclaboussé l’institution de Tsimbazaza. Seulement, comme la dame au perchoir l’a souligné dans son allocution du 19 octobre 2021, les frasques des membres du camp au pouvoir ternissent l’image de l’État.

 

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