VODIRIANA-MORAMANGA - Trois présumés meurtriers lynchés
Trahis par leur butin, trois présumés assassins ont été mis à mort par le fokonolona, hier, dans la commune de Vodiriana-Moramanga. L’un était un repris de justice.
Grave. Un malfaiteur multirécidiviste et ses deux beaux-frères ont été battus à mort par une foule en colère, tôt hier, dans la commune de Vodiriana, du district de Moramanga. Tous les trois ont commis un vol aggravé de meurtre, dans le fokontany de Berano, vers 3 heures du matin, selon divers témoignages. Leurs victimes sont un couple septuagénaire, gardien d’une église de secte. Lardé de coups de couteau, le mari n’a pas survécu. Sa femme a été sérieusement blessée.
Les criminels sont repartis avec le synthétiseur, la batterie, le linge liturgique, un téléviseur et trois mille ariary. L’alerte s’est répandue comme une trainée de poudre. Les villageois ont tenté de poursuivre les scélérats. « Une personne qui allait travailler, les a croisés en chemin. D’après lui, ils coltinaient un sac. Sans tarder, les gens se sont dépêchés pour les rattraper », rapporte une autorité. « Le trio aurait eu faim et a demandé de la nourriture chez un habitant. Celui-ci les a amadoués et laissés cuisiner une soupe en attendant les poursuivants », ajoute-t-il.
Résistance
Peu de temps après, le fokonolona est arrivé. Il a réclamé leurs passeports, mais ils n’en avaient pas. Il a fouillé leur sac et y a trouvé tous les objets volés. Ils ne pouvaient rien nier. Ils portaient d’ailleurs les polos du défunt. Ils ont été ligotés pour être livrés à la gendarmerie. Ils s’en sont pris à un membre du fokonolona en cours de route. Leur résistance a envenimé la fureur de la foule. Ils ont alors été tués sur le champ.
Après le procès-verbal des autorités, leurs corps sans vie ont été enterrés au cimetière des étrangers. « Le récidiviste était un dahalo notoire. Il a été très souvent emprisonné. Il y a deux années, il avait commis une effraction. On l’avait capturé et présenté à la gendarmerie. Après sa libération, il a demandé un certificat de changement de résidence. Il allait s’installer en pays betsimisaraka. Maintenant, il y est retourné et a recommencé », explique un habitant qui le connait bien. À l’en croire, l’édifice cultuel dévalisé a déjà été cambriolé il y a quelques jours. « Je suis certain que la même bande en était l’auteur », assène-t-il.
