Journée contre le travail des enfants : La lutte continue

La journée mondiale contre le travail des enfants est célébrée chaque année le 12 juin. Cette année, cette journée ne sera marquée qu’au mois de juillet pour Madagascar, indique le ministère de la Population.
De nombreux enfants malgaches ne jouissent pas pleinement de leurs droits. Des mineurs issus de familles vulnérables passent leurs journées à quémander dans les rues ou à travailler afin d’aider leurs parents à subvenir à leurs besoins quotidiens.

Du travail reste à faire pour Madagascar

Le travail des enfants constitue « l’ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, santé, développement physique et mental », indique l’Organisation internationale du travail (OIT). A Madagascar, plusieurs enfants se trouvent encore dans une situation alarmante en termes de non-respect de leurs droits. Beaucoup n’ont pas accès à leurs droits et mènent déjà une vie d’adulte, malgré eux.
28% des enfants malgaches entre 5 et 17 ans travaillent pour veiller aux besoins de leurs familles. 60% d’entre eux évoluent dans un secteur qui piétine plusieurs de leurs droits à la fois et qui les prive de toute dignité. Cette pire forme de travail auquel les enfants accèdent concerne le tourisme sexuel. A part cela, seulement 44% des enfants qui travaillent fréquentent à la fois l’école, selon les chiffres collectés par l’Enquête sur l’Emploi et l'Économie Informelle. Du chemin reste encore à faire afin de venir à bout du travail des enfants dans la Grande Ile.

Promouvoir la sensibilisation

La pauvreté est la première cause connue du travail des enfants. Par manque de moyens, les parents obligent leurs enfants à supporter les charges quotidiennes de leur ménage en les poussant à travailler. « Cela fait maintenant six ans que je travaille en tant que bouvier. J’ai commencé quand j’avais 11 ans. J’ai quitté les bancs de l’école juste avant d’intégrer la classe de CM2. Mes parents n’avaient plus les moyens de s’acquitter des droits d’inscription et des autres frais relatifs à ma scolarité, donc j’ai dû trouver un travail pour aider ma famille », nous partage Patrick en soupirant.
Patrick fait partie des 2/3 des enfants malgaches qui travaillent comme aide familiale. « Je gagne environ 25 bacs de riz non pilé par mois pour le travail que je fais », affirme Patrick. Avec ces quelques bacs de riz, il arrive à aider ses parents à nourrir la petite famille. Mais dans la famille, il n’est pas le seul enfant à travailler. Sa grande sœur a également commencé à travailler quand elle n’était encore qu’une enfant. « On ne pouvait plus les éduquer par manque d'argent. On n’avait pas le choix. On a dû passer par là même si ce n’est pas juste pour les enfants. », nous raconte Hary, la mère de Patrick.
Le cas de Patrick et de sa famille n’est pas isolé. Beaucoup de ménages ne respectent pas les droits des enfants à cause de la pauvreté. Face à cette situation, l’Etat à travers le ministère de la Population et les parties prenantes, dont l’OIT et l’UNICEF continuent leur lutte. L’idée serait de sensibiliser les parents et la société sur les droits des enfants, mais surtout sur le danger que cela représente. Faire travailler les enfants peut effectivement avoir des impacts négatifs sur leur avenir et sur leur bien-être. L’environnement où évolue les enfants doit prendre conscience de l’importance de la lutte contre le travail des enfants. Dans le cadre de la célébration de cette journée mondiale, les pays du monde sont à l’unisson pour dire « Justice sociale pour tous, éliminons le travail des enfants. »