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Hajo Andrianainarivelo : « Une élection dominée par l’argent est antidémocratique »

19/07/2023 07:19 © Midi Madagasikara

La nouvelle caution électorale continue de faire réagir la classe politique. Le numéro Un du parti Malagasy Miara-Miainga (MMM) reste réticent par rapport à cette décision.

Le débat n’est pas encore clos. Une grande partie de la classe politique n’arrive pas à digérer la multiplication par quatre de la caution électorale. En effet, si lors de la dernière présidentielle, les candidats à l’élection présidentielle étaient obligés de s’acquitter de 50 millions d’ariary afin de contribuer aux dépenses électorales, pour cette édition 2023, ils devront verser 200 millions d’ariary selon la décision du Conseil du gouvernement du 11 juillet dernier. « Si l’objectif est de limiter le nombre des candidats, la seule solution est de mettre en place le système de parrainage », a soutenu Hajo Andrianainarivelo, leader du parti MMM, sur les réseaux sociaux ce dimanche. « Si pour ce système, le cercle des présentateurs regroupe les députés, les sénateurs, les conseillers municipaux et les maires, il faut que leur nombre soit élevé », explique-t-il. « Ainsi, seuls les partis qui ont des visions et une certaine maturité idéologique fera de la politique », a-t-il ajouté, tout en précisant qu’ « une élection dominée par l’argent est vraiment néfaste à la nation et antidémocratique ».

Mercenaires politiques

« Si nous voulons vraiment prendre les élections au sérieux, nous devons apprendre des pratiques qui ont réussi ailleurs », a fait savoir Hajo Andrianainarivelo. Le MMM mise surtout sur la mise en pratique du système « benchmarking », capitalisation d’expériences. « Ce n’est pas la caution qui mettra fin à l’existence des mercenaires politiques, en particulier les personnes envoyées par les dirigeants juste afin de disperser les voix », a-t-il enchaîné. En tout cas, depuis ces dernières décennies, une explosion de l’offre politique a été observée dans le pays. Des candidats sans partis, sans base idéologique ni assise territoriale prennent part à la course à la magistrature suprême. Si le nombre des candidats aux élections peut être considéré comme un signe de vitalité démocratique, dans certaines situations comme on trouve à Madagascar, il s’agit d’une anomalie démocratique, avancent les analystes politiques.

Trésor de guerre

À seulement quatre mois de la présidentielle, ce débat risque de faire long feu. S’il ne s’agit que de la caution électorale, le financement de campagne continue également de faire réagir la société politique, mais aussi la société civile. En tout cas, Transparency International – Initiative Madagascar continue de faire sa plaidoirie pour son plafonnement. Pour le député d’Ikongo, Jean Brunelle Razafitsiandraofa, 4 000 ariary par voix suffisent. Avec les quelques 10 000 000 d’électeurs que la Commission Électorale Nationale Indépendante a inscrit sur la liste électorale lors de la dernière refonte, chaque candidat devrait encore avoir un véritable trésor de guerre pour espérer au moins passer au deuxième tour. Si l’argent est le nerf de la guerre, face à cette situation, des candidats risquent de perdre… leurs nerfs.

Julien R.

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