Le fléau de la naissance prématurée : des statistiques alarmantes à Madagascar et dans le monde
Dans un rapport publié la semaine dernière, les agences de l'ONU ont révélé des statistiques alarmantes : 13,4 millions de bébés naissent prématurément chaque année dans le monde, avec près d'un million de décès dus à des complications liées à cette naissance prématurée. Ce chiffre équivaut à un bébé sur dix, naissant avant les 37 semaines de grossesse recommandées. La mauvaise santé maternelle et la malnutrition sont des facteurs clés qui contribuent à ces chiffres préoccupants.
Principale cause de décès
L'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et la London School of Hygiene and Tropical Medicine appellent à une action urgente pour améliorer la survie des enfants prématurés, car la naissance avant terme reste la principale cause de décès au cours des premières années de la vie des enfants. De plus, les bébés prématurés qui survivent courent un risque accru de maladies graves, de handicaps, de retards de développement et même de maladies chroniques à l'âge adulte, tels que le diabète et les maladies cardiaques. Madagascar se trouve au centre de cette problématique. Chaque année, 118 000 nouveau-nés naissent prématurément dans le pays et 5 400 enfants de moins de cinq ans décèdent des suites de complications liées à la naissance prématurée. Ces chiffres inquiétants sont dévoilés par l'UNICEF lors de la Journée mondiale de la prématurité 2022.
Des complications potentiellement mortelles
Aucune région du monde n'a réussi à réduire significativement les taux de naissances prématurées au cours de la dernière décennie. Le taux mondial annuel de réduction entre 2010 et 2020 n'était que de 0,14%. Cela signifie que les bébés prématurés restent vulnérables à des complications potentiellement mortelles et nécessitent des soins spécifiques. Les disparités entre les régions et les pays sont flagrantes. Environ 65% des naissances prématurées en 2020 ont eu lieu en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, où plus de 13% des bébés naissent avant terme. Les pays les plus touchés, tels que le Bangladesh, le Malawi et le Pakistan, affichent des taux trois à quatre fois plus élevés que ceux des pays moins affectés, comme la Serbie, la Moldavie et le Kazakhstan.
Nécessité de renforcer les soins
Malheureusement, Madagascar n'échappe pas à ces statistiques préoccupantes en matière de mortalité maternelle, néonatale et infantile. Les taux de mortalité maternelle et néonatale demeurent élevés, malgré quelques améliorations légères au cours de la dernière décennie. Cela montre la nécessité de renforcer les soins de santé maternelle et infantile dans le pays. L'UNICEF souligne que la prématurité et les complications liées à l'accouchement sont les principales causes de décès chez les nouveau-nés, la plupart de ces décès survenant au cours des cinq premières années de vie, voire dans le premier mois suivant la naissance dans de nombreux cas.
C’est aussi un problème des pays à revenu élevé
Il est important de noter que les naissances prématurées ne sont pas exclusivement un problème des pays à revenu faible ou intermédiaire. Même des pays à revenu élevé, tels que la Grèce et les États-Unis, enregistrent des taux de naissances prématurées de 10% ou plus. Par conséquent, il est impératif d'investir massivement dans des services de qualité pour soutenir les familles touchées par la prématurité et mettre davantage l'accent sur la prévention, notamment en garantissant un accès aux soins de santé de qualité avant et pendant la grossesse. En fin de compte, le problème de la naissance prématurée est complexe et nécessite une action coordonnée à l'échelle mondiale. Des données de meilleure qualité, des soins prénatals améliorés et une sensibilisation accrue sont essentiels pour lutter contre ce fléau qui prive de nombreux bébés de la chance de vivre une vie en bonne santé dès le début.
