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Nationale

PRÉSIDENCE PAR INTÉRIM - Le gouvernement collégial désavoue Razafimahefa

11/10/2023 07:27 © L'Express De Madagascar

Dans un communiqué publié hier, le gouvernement a apporté un démenti formel à la déclaration du président du Sénat sur France 24. Herimanana Razafimahefa affirme avoir reçu une menace de mort.

Un cirque. C’est le moins que l’on puisse dire quant au comportement du président du Sénat Herimanana Razafimahefa ces derniers jours. Après avoir déclaré dimanche au sortir du stade Makis qu’il se préparait à prendre l’intérim du président de la République depuis quelques années mais que son éviction ne dépendait pas de lui, il a enfoncé le clou lundi dans le journal de France 24, affirmant qu’il avait reçu une menace de mort de deux membres du gouvernement et qu’on l’a obligé de faire une lettre de renonciation au poste de chef d’État par intérim. Herimanana Razafimahefa a également déclaré que deux personnalités dont un conseiller spécial du président lui demandaient de renoncer à l’intérim en échange d’un poste d’ambassadeur en Allemagne.

En outre, il a révélé qu’il a dû évacuer sa fille de 15 ans en France par précaution. Hier, il a enfoncé le clou en remettant à la Haute Cour Constitutionnelle une demande d’annulation de sa lettre de renonciation tout en déclarant qu’il était prêt à assurer désormais l’intérim à la place du gouvernement collégial. Herimanana Razafimahefa est venu à Ambohidahy l’air serein nullement anxieux sous le coup d’une menace de mort. Une volte-face spectaculaire qui perturbe la situation politique déjà compliquée. Le gouvernement n’a pas attendu longtemps pour réagir à cette accusation grave qui met en cause des ministres. Il souligne dans un communiqué que Herimanana Razafimahefa ment sur toute la ligne et qu’aucune pression ni menace ne lui a été faite, que ce soit directe ou indirecte avant ou après le 8 septembre.

Sans preuve

À cette date, dans la nuit, le président du Sénat a lu sa lettre de renonciation au poste de chef de l’État par intérim entouré de plusieurs sénateurs et devant quelques journalistes. Le communiqué ne mentionne pas si le gouvernement va porter plainte ou pas contre cette affirmation sans preuve qui écorne sa notoriété et sa crédibilité même si le président du Sénat n’a pas mentionné les noms des ministres qui l’auraient menacé. Un mois après, donc, voilà que le président du Sénat se dédit. La menace est-elle levée pour qu’il ose entamer une confrontation directe avec le gouvernement? L’ancien SG du parti Grad Iloafo moulé à l’école AKFM-KDRSM a été élu et nommé président du Sénat en janvier 2021 après avoir végété dans plusieurs partis, coltinant même avec le TIM de Marc Ravalomanana alors à ses grandes heures. Avant sa nomination, il était secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale alors éclaboussé par des histoires de corruption. Autrement dit, il est coutumier du changement de casaque.

Quelque part la HCC a raison de ne pas lui avoir confié l’intérim étant donné qu’il a cédé à la première menace. Comment peut-on confier la direction du pays à quelqu’un capable de renier une lettre qu’il a signée et lue publiquement ? Ceci dit on se demande d’où viennent l’outrecuidance et l’extrême confiance soudaines du président du Sénat pour oser tenir tête à l’État? Il faut dire que le comportement de Herimanana Razafimahefa perturbe davantage la situation politique. En principe, la Haute Cour Constitutionnelle ne devrait pas donner une suite à cette demande du président du Sénat même si le collectif des candidats estime qu’avec cette révélation du président du Sénat, l’attribution de l’intérim à un gouvernement collégial devrait être déclarée nulle et non avenue.

Hier, lors de sa première campagne électorale à Antsiranana, le candidat Andry Rajoelina en a touché mot faisant allusion aux traîtres punis par la volonté divine, selon une histoire biblique. Une enquête devrait être ouverte pour établir la véracité des faits et sanctionner les coupables s’il y a lieu.

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