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Nationale

Eau, assainissement, hygiène : Les partenaires réclament des réformes et plus de financements

20/04/2025 11:08 © Moov.Mg

Les partenaires techniques et financiers du secteur de l’eau à Madagascar alertent sur la faiblesse de l’accès à l’eau potable dans le pays. Ils appellent à une action urgente, coordonnée et ambitieuse, dans un contexte marqué par un manque de financement et des défis climatiques croissants.

Faible accès à une source d’eau potable

À Madagascar, plus de 40 % de la population n’a toujours pas accès à une source d’eau potable. La situation est encore plus préoccupante dans les régions du Sud : Anosy, Androy et Atsimo Andrefana, où seulement 26 % de la population bénéficie d’un tel accès. Ce déficit constitue un risque sanitaire majeur, en particulier pour les enfants de moins de cinq ans, pour qui les maladies hydriques comme la diarrhée restent l’une des principales causes de mortalité. C’est dans ce contexte que s’est ouverte, le 16 avril 2025 au Stade Barea Mahamasina, la Semaine Nationale de l’Eau. Lors de l’ouverture officielle, Christine Jaulmes, Représentante de l’UNICEF à Madagascar, a pris la parole au nom des partenaires techniques et financiers du secteur Eau, Assainissement et Hygiène (EAH).

La représentante a rappelé que le 28 juillet 2010, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution historique, qui reconnait que « le droit à l'eau potable et à l'assainissement est un droit de l'homme, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l'exercice de tous les droits de l'homme ». Pourtant, à Madagascar, ce droit reste encore loin d’être une réalité pour une grande partie de la population. Selon elle, garantir cet accès est essentiel à la réalisation de l’Objectif de développement durable (ODD) n°6, qui vise l’accès universel à l’eau et à l’assainissement d’ici 2030. « L’eau, c’est la vie. Sans elle, nous ne pouvons envisager l’avenir », a-t-elle déclaré.

Un appel à l’action multisectorielle

Un des obstacles majeurs à l’amélioration de l’accès à l’eau demeure le faible niveau de financement. Une étude menée par l’UNICEF en collaboration avec l’Institut International de Stockholm sur l’Eau révèle que le secteur de l’eau à Madagascar ne bénéficie que de 0,3 % des financements climatiques disponibles, contre une moyenne mondiale de 10 %. Ce déséquilibre, jugé préoccupant, limite considérablement les capacités d’intervention. Les partenaires appellent à intégrer pleinement le secteur EAH dans la stratégie nationale sur le climat, ainsi que dans la révision du Plan National d’Adaptation (PNA) et des Contributions Déterminées au niveau National (CDN), afin d’orienter les financements en ce sens.


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Les partenaires techniques et financiers plaident pour une mobilisation de tous les acteurs : gouvernement, secteur privé, ONG, société civile et collectivités territoriales. Ils encouragent notamment le renforcement de la gouvernance sectorielle, la préservation des ressources en eau, la pérennisation des ouvrages, ainsi que le développement des partenariats. Christine Jaulmes a souligné le rôle stratégique que pourrait jouer le secteur privé à travers des contrats de délégation de gestion et l’approche « Investisseur, Constructeur, Gestionnaire », déjà en vigueur dans certaines régions. Elle a également appelé l’État à investir davantage et à créer un cadre favorable à une action coordonnée et durable.

Atteindre les objectifs de développement durable

Les partenaires ont rappelé plusieurs chantiers en cours et à consolider, parmi lesquels : la validation de la politique sectorielle et du Code révisé de l’eau, la mise en œuvre du plan sectoriel EAH, le renforcement des capacités du ministère de tutelle à tous les niveaux, ou encore le redressement de la JIRAMA. Ils insistent également sur la nécessité d’outils performants de suivi et d’évaluation, à l’image du système SESAM, à intégrer aux plateformes existantes comme mWater ou MGMERL.

En conclusion, les partenaires réaffirment leur engagement à accompagner les autorités malgaches dans le développement du secteur EAH et dans la mise en œuvre de solutions durables, résilientes et inclusives. Ils appellent à une mobilisation collective pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030. « Ensemble, nous pouvons déplacer des montagnes », a conclu Christine Jaulmes, invitant tous les acteurs à unir leurs efforts pour garantir l’accès à l’eau potable à l’ensemble de la population.



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