TOLIARA - Querelle entre deux opérateurs touristiques
Deux géants du tourisme dans la région Atsimo-Andrefana sont en désaccord depuis 2018. Dernièrement, l’un a fait emprisonner l’autre avec son fils et le manager de son hôtel.
Les deux opérateurs « s’entretuent » au sens propre comme au sens figuré. Leur éternelle embrouille secoue actuellement des familles à Toliara dont des enfants croupissent en prison. L’un est loueur de voitures, motos, quads et autres véhicules de navigation, et a été un ancien président du Conseil d’administration de l’Office de tourisme de Toliara, l’autre est propriétaire gérant d’un hôtel Resort quatre étoiles à Mangily. Le premier, A.F, diminutif de son nom, a mis en prison le second P.G, diminutif de son nom également depuis le 19 décembre dernier. Et ce, à Antananarivo.
A.F est entré en affront avec le fils de P.G dans un restaurant de renom à Toliara le 25 novembre dernier. Il l’aurait passé à tabac au point d’arracher avec les dents les boucles d’oreilles de l’adolescent. Ce jour-là, le fils a été accompagné de quelques jeunes amis. Blessé, il a quand-même réussi à quitter les lieux pour rejoindre l’hôpital. Il a porté plainte contre A. F pour coups et blessures. Quelques jours plus tard, faisant les courses d’approvisionnement dans la capitale, P. G et son fils ainsi que le manager de leur hôtel ont été emmenés de force à la brigade criminelle à Anosy sans convocation. Les charges portées par A.F pour P.G ne sont pas claires jusqu’ici et « coups et blessures et tentative d’assassinat par des jeunes …» pour le fils. Le 31 décembre dernier, les trois amis du fils ont été amenés à Antananarivo pour les mêmes poursuites par A. F.
Flou
Mis en détention provisoire pour coups et blessures à Antananarivo, le fils de P.G, ses trois amis, le manager attendent toujours la suite de l’affaire. Les familles des trois jeunes se sont manifestées vendredi dernier à Toliara demandant le traitement de l’affaire auprès des juridictions à Toliara. Pour elles, les charges portées contre leurs enfants, amis du fils, sont floues et pourquoi les avoir traduits à la brigade criminelle de la capitale et non à Toliara où une première plainte a été déposée par le fils de P.G au lendemain des faits qui se sont déroulés au restaurant. Un cercle de réflexion influent à Toliara demande la transparence sur l’affaire, qui d’après ses explications, prend une tournure « mafieuse». Les charges retenues par A. F pour P. G n’étant toujours pas claires non plus, d’après ses avocats, qui demandent le transfert de l’affaire à Toliara.
Le désaccord entre les deux opérateurs remonte à 2018 quand l’un n’a voulu ramener un bateau loué, appartenant à l’autre, que sous la pression des gendarmes. P.G, travaillant à Toliara depuis près de 25 ans est connu comme un Français « à très forte tête », difficile à vivre et traitant amèrement certains de ses employés. Il ne se laisse pas faire par ses concurrents ou par des tentatives louches visant à détruite ses activités hôtelières. A. F, un enfant de Toliara, n’apprécie pas les agissements de P.G et entre souvent en guerre ouverte avec P.G, car pour lui, un étranger comme lui, n’a pas sa place à Madagascar. Une demande d’expulsion de P.G et sa famille court dans les coulisses. Dans cette histoire, le climat des affaires et de l’investissement du tourisme est en jeu. Une ambiance très malsaine rend le monde du tourisme très méfiant les uns des autres.