Redonner corps aux traditions : Madagascar interroge ses sports ancestraux
Du 8 au 10 juillet 2025, l’Institut Français de Madagascar accueillera une série de rencontres autour des jeux et sports traditionnels malgaches. L’événement réunira chercheurs, artistes, athlètes et porteurs de mémoire pour penser ces pratiques comme outils de transmission et d’identité.
Quand le sport devient langage culturel
Les jeux et sports traditionnels ne sont pas de simples loisirs. À Madagascar, ils sont aussi un moyen de préserver la mémoire et d’exprimer une culture. Le colloque « Regards croisés sur les jeux et sports traditionnels » met en lumière cette dimension, à travers des interventions diverses. Parmi les invités : Haingo Harinambinina Rasolonjatovo, chercheuse à l’ENS, dont les travaux explorent le lien entre corps, savoirs et rituels, notamment autour du Diamanga. Parfait Rakotonindriana, champion de savate, revisite cet art en créant une discipline hybride, le Diamanga Vaovao, mêlant gestes traditionnels et techniques modernes.
Mémoire, gestes et territoire
Ce rendez-vous ne se limite pas au sport. Il interroge aussi ce que ces pratiques disent d’un peuple, de son histoire, et de ses résistances. Le réalisateur Geoffrey Gaspard documente, lui, les formes urbaines du Morengy, tandis qu’Haingo Ratsimbazafy, chorégraphe, mêle mouvement et récit dans une performance d’ouverture intitulée Kijaojao. D’autres intervenants mettent en avant la transmission familiale (Max Randriantefy), les usages politiques de la mémoire (Alex Claudio Randriamahenefa), ou encore les rôles éducatifs du Savika, portés par Nirina Barijaonarivelo et Anjara Fitiavana.
Au croisement du sport, de la recherche et de l’art, ces journées veulent donner un nouveau souffle à des pratiques parfois oubliées. À travers elles, c’est aussi une autre façon de se raconter et de se projeter dans l’avenir qui est proposée.