Narratives Against Poverty in Africa : Miora Rakotomalala lauréate dans la catégorie Histoire courte

Un concours littéraire continental

Créé en 2024 par le poète zimbabwéen Mbizo Chirasha, le concours « Narratives Against Poverty in Africa » a pour objectif de valoriser les voix africaines et celles de la diaspora. L’édition 2025, lancée en mai, a réuni des participants issus de 52 pays. Le programme met en avant des récits qui reflètent les réalités sociales du continent, entre richesse culturelle et difficultés persistantes, notamment la pauvreté, les conflits, la corruption ou encore les inégalités. C’est dans ce cadre que la nouvelle « Silence under the gold » de Mi Ravao a été distinguée. L’autrice a exprimé sa fierté de voir Madagascar figurer au palmarès, soulignant la qualité des autres textes en compétition.

Miora Rakotomalala est écrivaine par passion, mais également coordinatrice de projets et militante de l’inclusion. Mère d’une adolescente autiste, elle s’investit depuis plusieurs années dans la défense des droits des personnes handicapées et dans la promotion de l’égalité de genre. Elle est l’un des fondateurs de l’association Autisme Madagascar avant de rejoindre une ONG internationale où elle œuvre pour l’autonomisation des personnes en situation de handicap.

Donner la voix aux invisibles

Son intérêt pour la littérature se traduit par l’écriture de romans, nouvelles, pièces de théâtre et poèmes qui abordent des questions sociales. Elle a également collaboré avec l’Institut Français de Madagascar dans le cadre du projet Ressources Éducatives, destiné à encourager la lecture dans les écoles et bibliothèques. Dans « Silence under the gold », l’héroïne Valisoa, cadre de haut rang au sein de l’État, découvre un secret compromettant. Après l’assassinat de son ami qui a voulu dénoncer l’affaire, elle se cache dans un village isolé pour échapper au danger. Ce récit de quatre pages, écrit en une semaine, s’inspire de situations observées à Madagascar. « Pour moi, écrire est une façon de pointer du doigt les injustices sociales et de plaider à ma manière », explique Mi Ravao, qui encourage d’autres Malgaches passionnés d’écriture à se faire entendre sur la scène internationale.

En parallèle de ce prix, Miora Rakotomalala poursuit plusieurs projets littéraires. Sa nouvelle « Ce serait vite oublié » avait été retenue en 2024 pour le Prix CANEX. Elle travaille aujourd’hui sur deux romans : « Au rythme de ton silence », centré sur l’expérience des parents d’enfants ayant un handicap invisible, et un second manuscrit consacré aux violences basées sur le genre à Madagascar. Pour la lauréate, ce prix représente une opportunité de donner davantage de visibilité aux récits malgaches dans un espace littéraire africain encore largement dominé par d’autres pays.