IFM : Mafonja se redécouvre sous un nouveau jour
Les profanes de Mafonja ont apprécié le découvrir sur scène, tandis qu’il ravive la nostalgie de ses débuts chez ses inconditionnels. Le temps du « IF aime », Mafonja surprend.
Le temps d’un voyage harmonieux, entre engagement, poésie et romantisme, Mafonja transcende le public venu le retrouver sur la scène de l’Institut français de Madagascar (IFM) Analakely, dans la soirée du vendredi. Inaugurant la nouvelle série de concert « IF aime », initié par ce centre culturel de la capitale, le chanteur s’est plu à s’y faire peau neuve. Porté par un renouveau qui illustre pleinement un épanouissement artistique de sa part, Mafonja s’est accompagné de son camarade Toky Ar, pour l’occasion.
En duo, ils nous ravissent d’une musicalité exclusive. Fidèle à lui-même, Mafonja armé de sa guitare se présente fièrement, ayant l’air zen, mais impatient de jouer sa musique. À ses côtés, Toky Ar se met au synthétiseur, fort d’une certaine virtuosité, il sublime de son talent chaque composition du chanteur. D’entrée, une chose saute aux yeux du public venu remplir les lieux, car le temps d’un concert, on aurait cru retrouver le duo Mafonja et Silo des débuts avec « Ame, peace, fanahy ». Innovant chacune des chansons entamées par sa virtuosité, le duo de la soirée ravive la nostalgie des quinze ans de scène de Mafonja.
Le concert s’élance, les lumières se tamisent et dans la salle le public affiche son affection pour le chanteur. Depuis ses débuts, on reconnait bien à Mafonja ces compositions qui reflètent parfaitement sa personnalité. Tel un poète des temps modernes, romantique et passionné, il s’affirme comme un fervent défenseur de l’environnement, prônant à tout va, les vertus de la nature et dénonçant les méandres de la société actuelle.
C’est avec ses chansons comme « Tsara voa » et « Jah », qu’il entame en duo ce premier « IF aime », faisant ainsi preuve de reconnaissance. S’enchainent par la suite ses chansons les plus connues comme sa douce ballade intitulée « Drako » et « Gasikara » avec laquelle il loue les richesses du pays. Des compositions auxquelles Toky Ar apporte parfois une petite touche électro et manouche, le tout égayé par des effets qui font qu’on ait l’impression d’être en pleine forêt avec eux.
« Soyons forts et soyons fiers, mais soyons surtout solidaires et reconnaissants pour la nature que nous offre ce pays. Arrêtons de le pourrir ! Tendez l’oreille et soyez attentifs au message de cette prochaine chanson », scande soudainement Mafonja. Il nous livre alors sa chanson intitulé « Babylon », sans concession il pointe du doigt tout ce qui nuit à notre société actuelle. Le public est en transe tandis que le chanteur expose en prose l’inflation, l’insécurité et l’immoralité qui règnent dans ce Babylon moderne qu’est devenu Madagascar. Des retrouvailles teintées d’humilité, ce premier « IF aime » avec Mafonja et Toky Ar conquiert.
