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Culture

Théâtre : Ramaka le patriarche quitte la planche

27/09/2019 03:43 © Moov

Il illustre ce qu’est un homme de passion et de patience, Ramaka tire sa révérence après avoir émerveillé de son talent tous les passionnés de théâtre traditionnel malgache.


Le théâtre malgache pleure l’un de ses plus fervents et talentueux acteurs, un homme d’exception qui est à la fois apprécié pour sa générosité que son humilité. Ramaka de son vrai nom Jean Louis Ramahazo-manana quitte la scène du haut de ses 71 ans, laissant orpheline toute une génération de comédiens et d’acteurs de théâtre qu’il aura su inspirer. Artiste passionné aux multiples facettes, il vouait un amour inconditionnel pour l’art vivant et particulièrement le théâtre dès son plus jeune âge. 

Nombreux sont d’ailleurs les plus jeunes d’entre nous à ne sûrement pas connaitre l’ampleur de son talent, ainsi que l’influence de cette illustre personnalité sur le théâtre traditionnel malgache, mais Ramaka s’affirmait aisément comme un incontournable dans le milieu et ce depuis les années 60. L’un des piliers de l’illustre troupe Landy Volafotsy, il réjouit le plus souvent sur les planches en interprétant aussi bien les personnages taquins, que les personnages attachants aux allures paternelles. Ando Rajaofera, une artiste et amie confie « Ramaka était l’esclave de son art, comprenez par là qu’il vouait une dévotion exceptionnelle à ce théâtre qui le passionnait. Je ne l’oublierai jamais et on continuera à perpétuer son histoire, sa passion et son héritage ».

Outre la troupe Landy Volafotsy au sein de laquelle il aura surtout perfectionné son art, Ramaka égayait aussi la scène théâtrale nationale en collaborant entre autres avec la troupe de Lest Andriambelo. Ceci-dit, c’est avec la troupe d’Odeam Rakoto qu’il s’est le plus fait remarqué également. Une personnalité émérite de la scène artistique nationale donc, il avait aussi porté haut l’étendard malgache à travers son amour pour le théâtre, puisqu’il s’était également mis en scène en outre-mer. 

Les plus aguerris d’entre nous se rappellent d’ailleurs de son adaptation de « l’Opéra de Quat’sous », une pièce d’opérette allemande de Bertolt Brecht et de Kurt Weill créée en 1928. D’une grande simplicité, mais à la fois des plus audacieux afin de réjouir un public de tous âges et de tous horizons, Jean Louis Ramahazomanana alias Ramaka nous a laissé ainsi un grand vide. Une veillée en son honneur se tient actuellement dans le domaine Odeam Rakoto à Ambohi-tahara Ambohidratrimo. Par la suite, Ramaka sera inhumé dans son caveau familial demain à Ambohidrabiby.

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