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Economie

Air Madagascar : 210 milliards ariary de dettes déjà payées

18/09/2018 21:00 © Moov

Un effort colossal de la part de l’Etat. C’est ce que l’on peut notamment dire des actions menées par l’exécutif malgache dans la réalisation du partenariat stratégique entre Air Madagascar et Air Austral. On apprend, en effet, que l’Etat a déjà payé jusqu’ici un peu plus de 210 milliards des dettes d’Air Madagascar.

 

Rappelons que l’Etat malgache qui reste actionnaire majoritaire a consenti au  paiement de 80 millions de dollars, soit à peu près 303 milliards d’ariary de dettes d’Air Madagascar afin de faire avancer le processus de redressement.

 

Performances ?

Un effort colossal quand on sait que, malgré la performance de l’administration fiscale en matière de  collecte des recettes, les caisses de l’Etat arrivent difficilement à faire face aux dépenses. De plus en plus d’observateurs se posent d’ailleurs la question de savoir pourquoi le gouvernement paie ces dettes, sur l’argent du contribuable,  en faveur d’une compagnie régionale – en l’occurrence – Air Austral –    alors que d’autres dépenses prioritaires  ne sont pas satisfaites. Pour d’autres, le tandem Air Austral – Air Madagascar doit faire preuve de plus de performances, pour mériter cet appui. Malheureusement, sur le terrain, et malgré quelques avancées, les anomalies se poursuivent au niveau de la compagnie aérienne nationale. Pas plus tard que ce week-end, l’on a par exemple assisté à au moins 2  annulations de vols pour cause de problèmes techniques liés à des difficultés à se procurer de pièces détachées.

 

Non concurrence

En tant que partenaire stratégique, la compagnie réunionnaise Air Austral parvient-elle réellement à se conformer à ses obligations ? La question se pose. Ce d’autant plus que les sacrifices de l’Etat ne se limitent pas  au paiement des dettes. Faut-il, en effet rappeler que pour la mise en œuvre du plan de redressement, le partenariat stratégique exige la clause de  non concurrence  qui empêche le ministère des Transports à octroyer de nouveaux droits aériens à d’autres compagnies.  Air Madagascar Air Austral  se plaint actuellement d’une prétendue non application de cette clause et bataille durement pour demander la réduction de nouvelles fréquences octroyées à d’autres compagnies comme Ethiopian Airlines qui offre des tarifs plus avantageux. Et ce, au grand bonheur des passagers, mais également et surtout du secteur tourisme  dans la mesure où la multiplication des lignes est un facteur  favorable à l’augmentation du nombre des passagers. On rappelle, sur ce point que la Banque mondiale qui soutient Madagascar dans le processus de mise en œuvre de la nouvelle politique nationale de transport aérien a parlé de protection limitée, en évoquant la clause de non concurrence.

En somme, pour ce bailleur de fonds, la clause de non concurrence ne doit pas se mettre en contradiction avec la politique d’ouverture du ciel aérien qui est une des conditions essentielles pour le pays  d’augmenter le nombre de passagers et de développer ainsi le tourisme.

 

Le dernier point  qui  interpelle l’opinion c’est la disposition qui oblige l’Etat malgache à consulter Air Madagascar et Air Austral pour tout octroi de nouvelles fréquences. Une simple compagnie régionale a-t-elle le droit de s’immiscer dans  un droit régalien qu’est l’octroi d’une ligne aérienne ? Se demande-t-on.

 

R.Edmond.

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