Femmes entrepreneures - L’héritage Florette Andriamiarisatrana<

La foi en soi. Si la gent féminine est plutôt bien représentée dans le monde de l’entrepreneuriat à Madagascar avec plusieurs noms qui sortent du lot actuellement, c’est grâce à des personnalités comme Florette Andriamiarisatrana. Cette mère de «trois grands fils», comme elle aime à le préciser dans ses interviews, était de celles qui ont porté ou qui portent encore haut l’étendard du «fanaka malemy» dans un univers réputé masculin. Rendant l’âme la semaine dernière, elle a laissé un grand vide dans l’entrepreneuriat féminin au sein duquel elle aura laissé une trace indélébile.

Pour la présidente du Groupement des femmes entrepreneurs Fanja Razaka­boana, Florette Andriamiari­satrana est un «pilier de l’entrepreneuriat des femmes à Madagascar», «une femme emblématique du milieu des affaires». «Tu as été pour nous toutes une exemple de la femme que nous souhaiterions devenir», déclare-t-elle dans un hommage à son illustre ainée. La considérant comme son mentor, Fanja Razaka­boana veut attirer l’attention sur l’héritage que celle-ci aura légué à ses filleules et à la relève pour que ces dernières continuent ce qui a été commencé dans le combat pour les femmes.

«Ce qu'on peut faire c'est créer des réseaux pour que les femmes trouvent les informations, et le financement ; ceci pour les aider à trouver les marchés, parce qu'elles ont beaucoup plus de difficultés», a indiqué Florette Andria­miari­satrana dans une interview datant de 2002, alors qu’elle était présidente de l’association des Femmes entrepreneurs malgaches. Elle était effectivement très engagée dans cette cause, une ferveur saluée par Fanja Razakaboana dans son hommage.

Docteur vétérinaire et ingénieur d'industrie agroalimentaire, Florette Andria­miarisatrana a fait ses premières armes au sein de l’administration après ses études en France avant de se lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat en 1986 avec le cabinet «Veto Conseil». Depuis elle ne s’était plus arrêtée en lançant au total pas moins de huit entreprises dont le premier élevage de poulet de chair du pays. Présente dans l'agriculture, la pêche artisanale, et dans les zones franches, du textile, des oignons et des huiles essentielles, elle a montré une grande capacité de résilience, ce qui lui a valu de durer dans le temps en restant debout malgré trois crises, 1991, 2002 et 2009. «Un exemple de la femme entrepreneur forte résistant à toutes les intempéries de l’environnement économique et politique de Madagascar», souligne Fanja Razakaboana. Florette Andriamiari­satrana a été inhumée hier à Avarabohitra Itaosy après une cérémonie religieuse au Temple FJKM Vinany Tempoly Malala.
Tolotra Andrianalizah