JIRAMA - Le directeur des opérations remercié
Coup de théâtre. Henri Randriamanana, directeur général adjoint en charge des Opérations (DGAOP) a présenté sa démission auprès de la direction générale de la JIRAMA, vendredi. Un communiqué, par la suite, a présenté son remplaçant en la personne d'Albert Ravelojaona, indiqué comme l'un des précurseurs du programme présidentiel Initiative pour l'émergence de Madagascar (IEM) et ayant déjà fait partie de l'équipe de la JIRAMA durant la période de la Transition. Henri Randriamanana a fait partie de l'équipe d'Olivier Jaomiary, actuel directeur général de la JIRAMA, depuis 2017, année à laquelle les deux directeurs ont été choisis pour diriger la société d'État, leurs candidatures ayant été les meilleures suite à un appel à candidature international lancé par le gouvernement de l'époque.
Pour beaucoup, cette démission n'est qu'une forme de remerciement du DGAOP, vu que le programme présidentiel nécessite l'intégration d'une autre personnalité « prête » à mettre le programme sur les rails du secteur énergétique. « Ne vous en faites pas, je vais très bien » s'est encore exprimé avec taquinerie, Henri Randriamanana, contacté dans la soirée d'hier. « C'est un poste qui s'ouvre à tout le monde puisque personne n'est irremplaçable. La continuité de tout ce qui a été réalisé jusqu'ici, dans le redressement de la JIRAMA est assurée », a-t-il souligné. Olivier Jaomiary, directeur général de la JIRAMA quant à lui, positive la situation en soulignant le travail d'équipe réalisé avec Henri Randriamanana. « Je le remercie particulièrement de ce qu'il a fait pour la JIRAMA et le travail d'équipe a été remarquable », a-t-il déclaré.
Les réalisations parlent de la réduction importante des délestages dans tout le pays. Soixante douze centres en 2017 à seulement 5 centres sont délestés techniquement. Les 240 heures de délestage sont ramenées à 50 heures. Trente cinq mille nouveaux branchements sont enregistrés. Cinquante quatre centres ont été dotés de nouveaux groupes électrogènes. Une réduction de 5% d'utilisation du carburant malgré la hausse de production. Dans tous les cas, cette démission suivie d'une nomination suscite des réactions de tous horizons. « Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'appel à candidature normal si l'on a jugé sa performance inquiétante ? », lance un acteur du secteur énergétique travaillant étroitement avec la JIRAMA. Un autre parle d'une stratégie politique de « doux » limogeage. Le directeur général est quelque peu épargné de ces séries de limogeage après l'arrivée de nouveaux dirigeants. Les engagements pris par le gouvernement avec les bailleurs de fonds ne l'autorisent pas à limoger qui il veut. Mais jusqu'à quand se demande notre interlocuteur. « Nous avons senti que les choses ont commencé à bouger malgré les problèmes financiers de la JIRAMA. Nous espérons seulement que le nouveau directeur des opérations sera à la hauteur de ce qu'on attend de lui dans le redressement de la JIRAMA. Des ménages et surtout des fonds sont en jeu », livre un salarié de la JIRAMA.
