Jirama : Le DG Olivier Jaomiary limogé
Une tête est tombée lors du conseil des ministres tenu ce jour à Iavoloha. Le directeur général de la Jirama, Olivier Jaomiary, a été limogé de son poste. Cadre de haut niveau du groupe Bharti en Afrique, il a émergé du lot des 95 postulants à ce poste en avril 2017. Le plan de redressement de la Jirama prévoyait à l’époque un appel à candidature pour le recrutement aux postes ayant rang de directeur au sein de la compagnie nationale de distribution d’eau et d’électricité.
Cette décision n’a surpris personne depuis l’annonce de l’instauration d’un comité de pilotage pour le redressement de la Jirama lors du conseil des ministres de la semaine dernière. Ce comité sera composé des représentants de la Présidence, de la Primature, du ministère de tutelle, et ce sera le Président du conseil d’administration de la Jirama qui supervisera sa mise en œuvre.
« La Jirama doit être gérée comme une société d’entreprise privée. Un audit organisationnel financier aura bientôt lieu. Un cabinet, avec l’Inspection générale de l’État et la Cour des comptes, s’en chargera. Le redressement devra aboutir au bout de deux ans avec un plan d’actions clair », soulignait le communiqué.
Olivier Jaomiary emboitait le pas de son adjoint Henri Randriamanana. Celui-ci a quitté son poste depuis le début du mois pour laisser sa place à Albert Ravelojaona, considéré comme étant l’un des précurseurs du programme présidentiel « initiative émergence Madagascar » ou IEM.
Novice certes dans le secteur de l'énergie, Olivier Jaomiary, un sortant de l’Inscae et spécialiste en ressources humaines et organisation d’entreprise a réussi à mettre en place certaines réformes dictées par le business plan de la Jirama. Il a surtout misé sur l’éradication des maux qui gangrènent cette société d’État depuis la nuit des temps. La traque de vol d’électricité et différentes formes de fraudes avait été menée. Ces pratiques pénalisent le bon fonctionnement de la société énergétique. Elles engendrent un préjudice s’élevant jusqu’à des milliards d’ariary. A cela s’ajoute bien évidemment les différents projets dans le secteur énergie pour ne citer que l’hybridation de certaines centrales thermiques, l’achat de différents groupes électrogènes pour certaines localités afin de préserver la population aux problèmes de délestage.
Sa tête était depuis réclamée par certains syndicalistes. Jusqu’ici, il était épargné par les séries de limogeage initiées par le pouvoir en place. Mais les récents problèmes récurrents de la Jirama notamment la perturbation dans la distribution d’eau ou encore les problèmes d’alimentation en électricité dans certains quartiers de la capitale ne jouaient pas en sa faveur. Ce qui ne l’a pas permis d’être épargné par le « grand ménage » au sein de la société d’Etat. Six mois après le départ de Hyacinthe Befeno à la tête du conseil d’administration de la Jirama, l’ancien cadre international quitte à son tour la société d’Etat.
Lova Rafidiarisoa
