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Economie

Vanille - Campagne en péril et opérateurs dans le tourment

16/10/2019 03:07 © Moov

Les perspectives d’une bonne performance de la filière pour cette année semblent échapper aux acteurs du secteur.

 


Le sentiment d’incompréhension gagne les opérateurs de la filière. En pleine campagne, certains d’entre eux craignent de ne  pas pouvoir dépasser les performances enregistrées l’année dernière à la même époque. « Si le kilo de vanille se vendait à plus de 1 300 000 ari­ary en 2018, présentement c’est à peine si le cours du kilo gravite entre les sept cents et huit cent mille ariary. C’est presque la moitié de sa valeur par rapport à l’année dernière », déplore Sely Bemana, maire de la commune d’Ambinany dans la SAVA et président de la coopérative des petits producteurs de la région. Pourtant rien ne présageait cette situation en début de campagne dans la mesure où le prix du kilo de la vanille n’a cessé de croître. Une situation qui allait même dans la logique d’après les données du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat. Chiffres qui affichaient une hausse fulgurante sur les prix de la vanille préparée qui s’est multiplié par neuf entre 2014 et 2018, passant de cinquante mille dollars la tonne à quatre cent cinquante mille dollars, soit quatre cent cinquante dollars le kilo.

« La vanille verte se négociait entre cent mille et trois cents mille ariary le kilo en ce début de campagne. Autant sur le marché intérieur qu’international, le cours de l’or vert s’est presque décuplé et varie d’une région à l’autre. Dans notre village, le prix se situe entre deux cent cinquante mille à trois cent mille ariary le kilo. Maintenant, avec la restriction sur les agréments des opérateurs exportateurs, la demande a connu une certaine baisse d’où le bas prix auquel se négocie la vanille préparée. »

D’ailleurs, la récolte a tardivement démarré à son avis, car  l’épice a été collectée illicitement bien avant la campagne et il ne reste plus qu’une infime quantité à collecter, déplore notre producteur. Selon lui, les exportateurs sont moins nombreux durant cette campagne comparés à l’année dernière. Ce qui explique cette baisse de la demande. « D’habitude c’est des responsables du commerce de chaque région que ces exportateurs reçoivent leurs agréments. Aujourd’hui c’est le ministère qui décide de qui et qui peut bénéficier de ce précieux sésame. Raison pour laquelle la demande se fait si rare. D’ailleurs les exportateurs qui se sont vu retirer de la liste des agréés sont surtout ceux qui ne sont pas membres des associations d’exportateurs même s’ils ont tous les papiers et des infrastructures en règle », se demande-t-il.

Selon les explications émanant de la direction générale du commerce, « des réunions de concertation avec ces exportateurs sont en cours afin de trouver une solution par rapport à cette situation ». Une situation qui vient s’ajouter à l’inquiétude conjointe du groupement des exportateurs de vanille de Madagascar (GEVM) ainsi que le groupement professionnel des exportateurs de Sambava (GPES) sur le timing choisi pour l’application de la « taxe » relative à l’obtention du certificat de contrôle du conditionnement et d’origine (CCCO) de la vanille destinée à l’exportation, portant un prélèvement à hauteur de cinq pour mille sur la marchandise décidé ultérieurement à l’ouverture de la campagne par les autorités et qui a pris ces opérateurs au dépourvu.

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