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Economie

Air Madagascar, OMNIS, Ny Havana - Des oiseaux rares comme directeur général

06/07/2021 04:10 © Moov

Manque de compétence ou luttes intestines en haut lieu. Plusieurs organismes rattachés et sociétés d’État n’ont plus de directeurs généraux depuis des mois. Un véritable boulet pour l’économie.


Au début de l’année, c’était juré et promis. Le nouveau directeur général d’Air Madagascar serait nommé au mois d’avril. Un cabinet indépendant d’audit et de conseil a été sollicité pour consulter et examiner les dossiers de candidatures. Pour éviter les soupçons de népotisme qui ont toujours accompagné les recrutements chez la compagnie aérienne nationale. Mais l’échéance prévue a été dépassée sans qu’une déci­sion du Conseil des ministres n’ait tranché sur la question.
Cinq postulants auraient été retenus, dont Hanitra Raseta­rinera, celle qui assure l’intérim depuis la démission de Besoa Razafimaharo au mois d’octobre, liée au cuisant échec du partenariat stratégique avec Air Austral, conclu par les barons du régime HVM. Air Austral a fini par le résilier, laissant la porte ouverte à l’entrée de la Cnaps dans le capital social d’Air Madagascar. Il se peut aussi que les difficultés aux quelles font face aujourd’hui Air Madagascar dissuadent les plus courageuses des bonnes intentions à franchir le cap. Le futur patron devra gérer des situations délicates.

Ne serait-ce que cette lourde amende de 46 millions d’euros infligée par le Tribunal de commerce de Paris à l’encontre d’Air Madagascar au profit d’Air France. Suite aux imbroglios financiers relatifs à la fausse-vraie location-vente de deux A340. Budgéti­vores à l’entretien et gros consommateurs de carburants. Les deux parties sont conviées à trouver une « aire de dégagement », un terrain d’entente pour dénouer cet écheveau. Le paiement d’une telle sanction financière serait fatal pour Air Madagascar, avec une trésorerie à sec. Le Conseil d’administration et la direction générale ont envisagé de mettre une partie du personnel au chômage technique, avec une forte réduction des salaires. Mais face à la réticence des syndicalistes, ils ont fait demi-tour.

Une vue de l’esprit La même topographie du côté de l’Office des mines nationales et des industries stratégiques, OMNIS, où l’intérimaire à la tête de la direction générale s’éternise dans le temps. Il est aujourd’hui entre les mains de Nantenaina Rasolonirina qui croit à un avenir promoteur des gisements pétroliers du pays. « Aujourd’hui, les cours du baril frôlent les 75 dollars. Les prévisions parlent d’un nouveau choc pétrolier. Ce sont autant d’opportunités à saisir pour notre sous sol aux richesses inexplorées » a-t-elle mentionné. Les exploitations de l’or noir à Madagascar seraient alors plus qu’intéressantes pour les majors, toujours à la recherche de « puits » intarissables. Malgré l’avancée de l’énergie électrique.

L’OMNIS, depuis sa création en 1975, a toujours joué les rôles d’un régulateur des secteurs des hydrocarbures et miniers en amont. En cherchant, par exemple, des partenaires pour explorer des blocs pétroliers. Le départ fracassant de British Petro­leum, BP, a quelque peu terni l’image attractive du pays. À cause des contours flous du régime fiscal y afférent.

À l’heure où Madagascar aspire à étendre l’espace de ses eaux territoriales, à faire de ses ressources naturelles, l’OMNIS tiendra une place prépondérante. Son éventuelle dissolution n’est qu’une vue de l’esprit, rassure le ministre de tutelle Fidiniavo Ravokatra. Un task force a été mis en place pour lui trouver un business plan de la relance. Pour son 45ème anniversaire, la nomination d’un directeur général à part entière pour l’OMNIS, serait le plus beau des cadeaux.

Chez Ny Havana, le poste de directeur général est aussi inoccupé depuis le décès du titulaire au poste, Olivier Randriantiana, survenu le 3 avril dernier. Un mois plus tard, cette compagnie d’assurance est passée au devant de la scène de l’actualité. Par un conflit qui remonte en janvier 2009. Le Tribunal arbitral de la Banque mondiale, a condamné l’État malgache à payer 6,9 millions d’euros à Peter et Kristoff Sutter, deux hommes d’affaires belges, associés avec des firmes luxembourgeoises, suite à la destruction de leur unité industrielle de textile et habillement, Polo Garments à Mahajanga, PGM en 2009. Le conflit se situe au niveau des questions et considérations relatives aux assurances. Au début, PGM a signifié que le sinistre qu’elle a subi résulte d’un conflit social et n’a pas de caractère ou de connotation politique. Auquel cas, les dommages devaient être couverts par la police d’assurance. Et c’est Ny Havana qui aurait endossé cette responsabilité.
Mais il existe encore des lignes de démarcation, encore floues, à tracer entre l’État malgache et Ny Havana, dans cet imbroglio difficile à démailler. Ny Havana étant une société d’État, née de la nationalisation massive des entreprises des secteurs stratégiques, à l’orée de la révolution socialiste de 1975. Car, il est ici question de protection d’investissement. Une obligation relevant des attributions régaliennes de l’État. Comme le régime fiscal avantageux aux entreprises des zones franches.
Il est peut-être temps de compléter ces vides sur l’échiquier de l’Administration. Pour ne pas laisser pourrir des circonstances déjà compliquées.

L’Aviation civile de Madagascar est aussi à la recherche de l’oiseau rare suite au limogeage de Tovo Rabemanantsoa, suite au scandale des 73,5 kilos d’or interceptés en Afrique du sud. C’est dire qu’il y a urgence.

 

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