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Economie

Fermeture des frontières - Le tourisme à l’agonie

13/07/2021 03:49 © Moov

Leur pression pour la réouverture des frontières aura été vaine. Les professionnels du tourisme doivent encore s’impatienter pour voir le bout du tunnel qui s’éloigne à mesure qu’on s’en approche.


Les autorités ont été fermes. Bien avant l’intervention du Premier ministre Christian Ntsay du dimanche dans la soirée, le Conseil des ministres de mercredi a déjà reconduit la fermeture des frontières aériennes. En précisant les catégories de personnes pouvant embarquer et débarquer en provenance et à destination de Madagascar. Une décision qui a quelque peu douché l’ambiance à l’ouverture le lendemain du Salon du tourisme, la troisième édition, qui s’est tenue au jardin d’Antaninarenina.

Même « si cette approche a été conçue pour inciter les Malgaches à changer d’air, à partir en vacances. Avec plusieurs offres promotionnelles variées et alléchantes » selon les explications de Jimmy Joharison, coordonnateur général du « Tsenaben’ny Fizahantany ». Pour lui, « il s’agit aussi d’une manifestation économique dont l’objectif est de maintenir à flot le moral de la troupe pour qu’il ne sombre pas dans le défaitisme ambiant. ». Le nombre des stands loués par les exposants a augmenté. Ceux qui étaient absents l’an passé, sont revenus, sentant peut être, qu’il existe, cette fois ci, des bons coups à jouer.

Mais beaucoup parmi les « sinistrés » de la crise sanitaire sont convaincus « que les recettes financières générées par le tourisme national, toujours au stade embryonnaire, au contraire de ce qui se passe en France où tout le monde part en vacances, ne sont pas suffisantes pour combler le gouffre financier né de l’absence des visiteurs étrangers. D’autant que les vacanciers n’ont qu’un mois pour se délasser avec le temps additionnel du calendrier scolaire.

Des restaurants, des hôtels, des agences de voyages, des maisons de location de voitures ont été contraints de déposer leurs bilans, faute de clients.

Pour conscientiser les autorités sur les conséquences désastreuses de ce « repli sur soi » qui perdure, divers groupements et confédérations des activités touristiques ont rappelé les chiffres essentiels. « Le tourisme, avec les transports aériens, contribuent à 15% du PIB. Bien plus que le taux de pression fiscale, oscillant entre 9 et 10% du PIB. Le secteur du tourisme crée 44 000 emplois directs et 30 000 indirects, fait vivre, d’une façon induite 1,5 million de personnes, selon les données du Plan multisectoriel de relance, présenté au dernier trimestre de l’année dernière. En tout, 750 millions de dollars ont été perdus ou n’ont pas été encaissés par cette année blanche ». Qui risque de se répéter. Car, la haute saison de juillet à décembre est déjà compromise par le spectre d’une nouvelle vague du coronavirus. Les réservations pour les voyages et dans les hôtels devaient se conclure des mois à l’avance. Par l’incertitude grandissante qui prévaut, tout le monde nage dans le flou total.

Ce qui pousse certaines figures de proue du tourisme national à déduire que « la fermeture des frontières, pas si hermétiques que cela, n’empêcherait pas l'entrée du variant Delta. Il est impératif de s’adapter à cette omniprésence du virus parmi nous ». Cette résignation a été accompagnée par une vaccina tion de masse de ceux qui travaillent pour et par le tourisme. Afin de coudre un léger voile d’assurance pour couvrir l’éventuel retour des touristes. Venus des pays qui imposent le pass sanitaire, comme le principal papier pour sortir de chez soi.

Même si l’Union européenne n’a pas validé le Covishield injecté aux rares volontaires malgaches. Et pour donner l’alerte générale, la députée Christine Razafindravony, un brin provocatrice, a insisté que « la population de Nosy-Be, vivant du tourisme dans sa grande majorité, 90%, s’expose aussi à la famine avec cette situation de blocage ».

Il se peut aussi que d’autres paramètres, au-delà de la crainte d’un énième reconfinement, ont motivé ces mesures restrictives sur « l’open sky ». Par exemple, Air Madagascar, sans directeur général, encore moins d’un business plan du redressement, ne profiterait d’une réouverture du ciel. Alors qu’elle devrait être une actrice majeure de la relance effective du tourisme. En outre, l’inauguration ou non des aéroports d’Ivato et de NosyBe pose problème. Deux projets revendiqués par le HVM. Ce qui n’est pas pour plaire aux dirigeants actuels.

 

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