Endettement public - Madagascar cherche l'équilibre entre croissance et gestion prudente
Le rapport sur l'Analyse de Viabilité de la Dette (AVD) de Madagascar, annexé à la Loi de Finances 2025 et publié en novembre 2024, montre les dynamiques économiques du pays dans un contexte global de tensions financières.
En 2024, le stock de la dette publique a atteint 57,4 % du PIB, contre 51,1 % en 2023. Cela témoigne de l’accumulation continue de la dette en réponse à des besoins de financement toujours croissants. Une grande partie de cette dette est extérieure, représentant 65,2 % du portefeuille total. Elle est principalement constituée de prêts concessionnels. Cette dépendance aux financements internationaux place Madagascar dans une situation fragile. Cela est particulièrement dû aux pressions inflationnistes mondiales et aux resserrements monétaires. La dette intérieure, bien que légèrement en hausse, reste dominée par des instruments à maturité longue. Cela soulage temporairement les finances publiques.
Solution
Malgré ce fardeau, l’économie malgache continue de faire preuve de résilience. Le taux de croissance du PIB en 2024 est estimé à 4,4 %, une légère amélioration par rapport à 2023. Cette performance est encourageante. Cependant, le déficit de la balance des transactions courantes, estimé à4,7 % du PIB en 2025, montre la dépendance continue du pays aux importations, notamment pour les biens d’équipement. Afin de répondre à ces défis, le rapport propose des solutions telles que « les obligations thématiques et la conversion de créances en projets de développement. Ces mécanismes visent à stimuler la croissance tout en renforçant la résilience économique du pays ».
Le FMI note que « la stabilité de l'économie malgache pourrait s’améliorer avec des réformes ciblées et une allocation plus efficace des ressources ». Toutefois, la situation reste fragile, et les prévisions jusqu’en 2029 soulignent que l'inflation élevée, bien qu'en déclin progressif, demeure un frein potentiel à la croissance. Ainsi, Madagascar doit jongler entre ses ambitions de développement et une gestion prudente de sa dette. Cela s’inscrit dans le cadre du nouveau pacte financier mondial visant une allocation durable et équitable des ressources.