Omicron: les Européens mobilisés pour accélérer les rappels vaccinaux
Omicron: les Européens mobilisés pour accélérer les rappels vaccinaux
Les dirigeants de l'UE se sont engagés à accélérer la vaccination anti-Covid et à mieux se coordonner face à la progression du variant Omicron, lors d'un sommet jeudi à Bruxelles, où ils ont aussi fait front commun pour dissuader la Russie d'une éventuelle attaque contre l'Ukraine.
"L'extension de la vaccination à tous et l'administration des doses de rappel sont cruciales et urgentes", ont déclaré les chefs d'Etat et de gouvernement européens dans des conclusions adoptées après un débat sur la propagation du nouveau variant du coronavirus, qui inquiète à l'approche des fêtes de fin d'année.
Omicron pourrait devenir dominant en Europe d'ici mi-janvier, selon la Commission européenne. "C'est une course contre la montre", a averti le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
Quelque 67% de la population européenne est pleinement vaccinée, mais ce taux est inférieur à 50% dans trois pays (Bulgarie, Roumanie, Slovaquie) et la Croatie est pour sa part à peine au-dessus (50,4%).
Côté voyages, l'émergence du variant a mis à mal le certificat sanitaire européen instauré par l'UE cet été pour permettre aux Européens de se déplacer le plus librement possible dans le bloc sans se voir imposer de test ou de quarantaine.
Certains pays comme l'Irlande, le Portugal, l'Italie et la Grèce imposent désormais aux voyageurs européens, même vaccinés, de présenter un test négatif pour pouvoir entrer sur leur territoire.
La France a quant à elle rétabli l'obligation de "motifs impérieux" pour les voyageurs en provenance et à destination du Royaume-Uni (désormais hors UE), où flambent les contaminations liées au variant.
Malgré ces décisions unilatérales, les dirigeants ont souligné jeudi "l'importance d'une approche coordonnée sur la validité du certificat Covid": la Commission s'apprête ainsi à fixer à neuf mois, après une première vaccination complète, la durée de validité du certificat vaccinal pour les voyages intra-européens, selon des sources européennes.
Par ailleurs, les Vingt-Sept ont souhaité que les restrictions décidées par chaque Etat ne "sapent pas le bon fonctionnement au marché intérieur ou n'entravent pas de façon disproportionnée la liberté de circulation".
Les dirigeants se sont mis d'accord pour agir "au maximum" de façon coordonnée et prendre des mesures "proportionnées (...à) tout en préservant les droits de circulation", précisait-on à l'Elysée.
"Le contrôle des frontières est absolument essentiel, nous allons maintenir l'obligation de présenter un test pour entrer au Portugal" au delà de la date initiale du 9 janvier, a affirmé pour sa part le Premier ministre portugais Antonio Costa.
Si la vaccination reste "clef", elle "ne suffira pas", a toutefois averti mercredi l'agence européenne chargée des épidémies (ECDC), préconisant la réintroduction rapide de mesures telles que le télétravail, le port du masque, la limitation de l'affluence dans les transports et les espaces publics.
# "Inviolabilité des frontières"
Concernant les tensions Russie-Ukraine, la Commission a préparé un paquet d'options de sanctions supplémentaires en cas d'agression militaire de Moscou.
"La Russie doit désamorcer les tensions (....) Nous sommes unis pour soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, toute action agressive aura un coût politique et économique élevé", a averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
"Nous disposons de suffisamment d'outils pour mettre un terme au comportement agressif de la Russie", a estimé le président lituanien, Gitanas Nauseda. "Nous allons réaffirmer que l'inviolabilité des frontières est l'un des fondements essentiels de la paix en Europe", a renchéri le chancelier allemand Olaf Scholz qui participait à son premier sommet de l'UE.
Les dirigeants européens avaient cherché mercredi, lors d'une réunion avec cinq ex-républiques soviétiques dont l'Ukraine, à relancer les négociations avec Moscou pour apaiser les tensions.
La crise de l'énergie, sur fond d'envolée des prix, est aussi au menu des débats, même si aucune décision concrète n'est attendue. Si la France et l'Espagne plaident pour une réforme du marché européen de l'électricité, une majorité d'Etats sont réticents, jugeant que la crise est conjoncturelle.
Egalement au programme: la migration, avec l'afflux récent de réfugiés aux frontières de trois pays européens que le Bélarus est accusé d'avoir orchestré, mais aussi la volonté des Vingt-Sept de limiter les flux migratoires en mettant en œuvre des "plans d'action" avec une série de pays d'origine et de transit.
Le dîner aura pour invitée la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde pour un débat sur la situation économique et l'impact possible du nouveau variant, tandis que le chef d'Etat français Emmanuel Macron, dont le pays s'apprête à prendre la présidence semestrielle de l'UE, devait s'exprimer sur ses ambitions.