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Nationale

Morondava - L’État compte porter plainte

03/10/2018 21:00 © Moov

Le président Rakotovao veut porter plainte au nom de l’état. Ce, à l’encontre des responsables des émeutes de Morondava


Jusqu’au bout. Ce sont les mots de Rivo Rakotovao, président par intérim, lorsque la question sur les intentions de l’État lui a été posée, hier, concernant les émeutes de Morondava.
« Lorsqu’on traverse une rue, il faut aller jusqu’au bout et ne pas s’arrêter au milieu », déclare-t-il, lors d’un petit déjeuner de presse, au palais d’État d’Ambohitsirohitra.
Aussi, le locataire des lieux soutient-il que « l’État compte porter plainte contre les responsables de cette émeute ». Les autorités n’attendraient que les enquêtes en cours soient bouclées. La ville de Morondava a été le théâtre d’un affrontement meurtrier entre les forces de l’ordre et plusieurs villageois issus de localités environnantes, jeudi.


Les manifestants sont composés d’agriculteurs qui dénonçaient des problèmes d’irrigation de leurs cultures à cause de l’insuffisance du débit de la rivière Dabara. La cause serait des dérèglements de flux qu’entraîneraient des manipulations douteuses de vannes en amont. L’autre horde est composée de villageois qui contesteraient la mise en liberté provisoire de présumé « dahalo ». Les deux parties ont décidé de faire front commun pour amplifier leur revendication.
À entendre les propos du président Rakotovao, « les incitations à la révolte et à la haine », proférées par une radio privée locale, auraient exacerbé les tensions. Face à la presse, vendredi, les hauts responsables de la gendarmerie nationale ont tenu la même affirmation. Ces derniers ont, notamment, pointé du doigt le député Mamod’Aly Hawel, élu à Morondava et propriétaire de la station radio.

À Ambohitsirohitra, hier, Rivo Rakotovao a confirmé la décision de fermeture de cet organe de presse par les autorités. « Il s’agit d’une mesure conservatoire qu’il fallait prendre face à l’urgence de la situation. Il y a eu une émeute et mort d’homme qui ont amené à décréter un couvre feu », explique le Président par intérim. Cette « mesure conservatoire », à l’entendre, sera en vigueur jusqu’à l’issue de procédure judiciaire que l’État songerait d’engager.
Au regard du code de la communication, toutefois, « la poursuite des délits par voie de communication médiatisée ou par tout autre moyen de publication a lieu à la diligence du ministère public, de la partie civile ou de toute personne lésée », suivant certaines modalités. Une demande de main levée, ou encore, les voies de recours sont à la disposition des responsables des organes de presse mis en cause.
« Si cela est nécessaire, nous allons user de toutes les voies de recours », soutient le député Hawel, lors d’un entretien téléphonique, hier. Il réplique, par ailleurs, aux responsables de la gendarmerie et affirme que « les informations communiquées à ces hauts responsables sont erronées. La dernière fois que je suis intervenu en direct sur ma radio c’était le 5 janvier, pour souhaiter une bonne année aux habitants de Morondava ».
Aussi, le membre de l’Assemblée nationale laisse-t-il entendre une intention de demander des comptes pour « diffamation ». En réponse au Chef d’État par intérim, il déclare que « ce sont les habitants désemparés qui ont exprimé leurs mécontentements lors de phoning ». L’élu déplore « une sanction politique de l’ancien président du HVM contre le député MAPAR ».
Comme argument, le député soulève « pourquoi ceux qui ont libéré les “dahalo”, ou encore, les responsables qui ont regardé sans réagir les détournements des flux de la rivière ne sont pas sanctionnés. Punissez tout le monde et non pas juste certains ». Devant la presse, hier, Rivo Rakotovao soutient que « malgré les polémiques politiques, on ne peut pas accepter pareils agissement ».
Le Président ajoute, « ma conviction en tant qu’individu et responsable est de me dresser contre toute tentative de déstabilisation et de trouble ». Une réponse, également, aux critiques sur sa descente à Morondava et sa rencontre avec les autorités locales. « Il faut, aussi, montrer qu’il y a un État », soutient-il.
 

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