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Nationale

Rivo Rakotovao : « On n’est pas dans une Transition ni une sortie de crise »

03/10/2018 21:00 © Moov

Trois semaines après son installation, le président de la République par intérim a invité hier, différents organes à Ambohitsorohitra, pour un petit déjeuner de presse avec au menu, les affaires nationales.

En entrée, le maître des lieux a tout de suite servi le plat principal, en l’occurrence, « le rôle des médias dans le processus d’apaisement ».Un sujet d’actualité qui était au centre de sa récente rencontre avec le SG des Nations unies à New York. « Le fait qu’il y ait 36 candidats est une bonne chose mais reste à savoir son impact sur l’apaisement »,s’interroge le chef de l’Etat. Et de se demander aussi « qui a intérêt à ce qu’il y ait une nouvelle crise, au risque de remettre en cause les acquis démocratiques que sont notamment les libertés d’expression, d’opinion et de presse ? »

Pour Rivo Rakotovao, « on n’est pas dans une Transition ni une sortie de crise car la situation actuelle, même si elle paraît délicate, est prévue par la Constitution». Pour cause d’élection présidentielle. « Le fonctionnement des affaires nationales doit toutefois être assuré », fait-il remarquer. Avant d’ajouter aussitôt que « le pouvoir en place n’a aucune velléité de prolonger sa mission ». Celle qui consiste à conduire le pays vers l’apaisement, la stabilité et la paix. « C’est notre devoir », lance-t-il. Pour cela, il en appelle « au sens de la responsabilité et de la citoyenneté de tout un chacun. Du président de la République par intérim au simple citoyen, en passant par le Premier ministre, les membres du gouvernement ». Sans oublier les journalistes qui « jouent le rôle de balises tout en faisant preuve de discernement ».

Exercice. A propos des journalistes, le président par intérim a touché « maux » de ceux des médias publics qui ne doivent pas exprimer leur soutien à tel ou tel candidat dans l’exercice de leur métier. Et de concéder néanmoins qu’ « il n’est pas évident de faire le distinguo entre le citoyen et le fonctionnaire ». En ce qui le concerne personnellement, Rivo Rakotovao de déclarer qu’il ne peut pas obliger tout le personnel du Palais d’Ambohitsorohitra d’épouser ses idées. Pour avoir été à la tête d’un parti pendant quatre ans et demi, il reconnaît que « c’est un véritable exercice » que de faire la part des choses entre les droits du citoyen et les obligations du dirigeant.

Irresponsabilité. Pour ce qui est de ses rapports avec Mahazoarivo, le nouveau locataire d’Ambohitsorohitra de relativiser pour ne pas dire d’éluder la question en citant un adage bien malgache : « Ny entan-jaray mora zaka ». Une manière de dire qu’en partageant les responsabilités, ces dernières sont plus faciles à assumer. Une allusion aux récentes émeutes à Morondava. « On ne peut pas rester sans rien faire face aux incitations à la haine et à la rébellion, autrement ce serait de l’irresponsabilité », a-t-il déclaré. En s’adressant aux journalistes qui doivent « rapporter des informations fondées et recoupées », préconise-t-il. Se défendant de vouloir réinstaurer la censure ou imposer la pensée unique. Garant de l’unité nationale, il est aussi contre toute velléité de sécession. Il se demande «pourquoi pareille manœuvre séparatiste resurgit-elle en cette période électorale ? »

Rencontre. A propos des élections, Rivo Rakotovao de confier que lors de sa récente rencontre avec Marc Ravalomanana, il a dit à ce dernier qu’il ne votera pas pour lui. Mais pour qui alors ? « En tant que citoyen, je sais pour qui je vais voter, mais en ma qualité de président de la République par intérim, je ne peux pas le dire », a-t-il répondu. Entre un verre de jus naturel et une tasse de boisson chaude. A l’image de ce petit déjeuner de presse où il a plus ou moins soufflé le chaud et le froid avec un ton assez conciliant.

R. O.

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