Justice : Fanirisoa Ernaivo suspendue de ses fonctions
Le ministère de la Justice a décidé de suspendre Fanirisoa Ernaivo de ses fonctions de magistrate.
La sanction est tombée. Le ministère de la Justice ne se contentait plus de condamner les propos tenus par la candidate Fanirisoa Ernaivo lors d’une manifestation du collectif des candidats mardi 30 octobre à Mahamasina. La Garde des Sceaux a pris une décision à l’encontre de cette magistrate. Depuis mercredi 31 octobre, l’ancienne présidente du Syndicat de magistrat de Madagascar (SMM) est suspendue de ses fonctions de magistrate « jusqu’à la décision définitive sur l’action disciplinaire la concernant ». Par conséquent, « elle n’a droit à aucune rémunération à l’exception des droits familiaux ».
La présence massive des forces de l’ordre lors d’une manifestation du collectif des candidats le mardi 30 octobre à Mahamasina n’a pas plu cette candidate au chef suprême des forces armées. Elle a défié publiquement les forces de l’ordre en lançant des propos « frisant l’apologie du crime », comme le décrit le communiqué du Conseil des ministres.
« J’ai failli être triste lorsque des policiers ont été tués à coup de moellons, mais on est tenté de dire, bien fait pour eux. Cela vous arrivera tous, je le souhaite même. J’ai été triste de voir les trois policiers tués à coup de moellons [à Fénérive-Est, la semaine dernière] mais quelle en est la raison ? Ce que vous êtes en train de faire ». Avec provocation, elle a défié les forces de sécurité d’oser l’arrêter, en ajoutant, « ils ne sont que trois à avoir été pris jusqu’ici, mais si les gens vous attrapent, il n’en restera même pas de votre dépouille ».
Ces propos ont choqué et indigné de nombreux citoyens. Tour à tour, le ministère de la Justice et le Conseil supérieur de la Magistrature ont condamné les propos tenus par l’ex présidente du SMM. « Des mesures administratives seront prises », avait indiqué le communiqué du conseil des Ministres d’hier.
La concernée n’a pas attendu longtemps pour réagir. Elle s’est exprimée hier devant le stade de Mahamasina pour présenter publiquement ses excuses à la famille des policiers et des forces de l’ordre. Malgré cela, le ministère de la Sécurité publique a déposé une plainte auprès du Tribunal de Première instance à Antananarivo.
En attendant, la décision du Conseil supérieur de la magistrature est attendue. Une affaire à suivre.
Lova Rafidiarisoa
