Élection - La Ceni remet les pendules à l’heure

Open. La Commis­sion électorale natio­nale indépendante (CENI), a répliqué aux assauts sur la transparence du traitement des résultats du premier tour de la présidentielle. « La transparence a été le maître mot des travaux de la CENI dès le début des préparatifs du vote et durant les opérations électorales », réplique Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI.
Le déclencheur de la conférence de presse d’hier, à Alarobia, est la décision du camp du candidat Andry Rajoelina, de retirer ses représentants qui suivent le traitement des résultats au siège de la CENI, mardi. Comme ils l’ont tambouriné durant une conférence de presse sélecte, hier, les Oranges torpillent ce qu’ils estiment être l’opacité dans le traitement des résultats par la CENI.
La transparence affirmée par la CENI se traduit, pourtant, jusque dans ses démembrements, notamment, les Sections de recensement matériel des votes (SRMV), qui se trouvent au niveau des districts, souligne son vice-président. Si des délégués de candidats ont assisté aux travaux de collecte et traitement des résultats au niveau des SRMV, ils auraient eu droit aux copies ayant une valeur égale aux originaux des procès verbaux (PV), des travaux au niveau de ces Sections.
<strong>Confrontation</strong>
Les premières étapes du traitement des résultats se sont déroulées au niveau des SRMV. « Un candidat s’étant préparé aurait dû avoir un représentant dans chaque SRMV de chaque district. Il aurait eu les copies des PV pour avoir une idée des résultats », indique Thierry Rakotonarivo.
Défendant la transparence affirmée par la CENI, son vice-président souligne que les représentants des candidats et les observateurs électoraux ont accès quotidiennement aux locaux, à Alarobia, où se déroulent les traitements des résultats. Bien que la loi ne l’y oblige pas avant l’échéance des sept jours prévue pour la publication des résultats provisoires, la CENI, par trans­pa­rence, a décidé de publier les résultats par bureau de vote dès leur validation, ajoute-t-il. Des résultats publiés sur écran géant à la CENI, accessibles sur le web.
Les représentants des candidats peuvent les consulter à leur guise, sur des ordinateurs spécialement prévus pour cela, toujours à Alarobia, avec le code de tous les bureaux de vote pour faciliter la consultation. Des ordinateurs rarement utilisés, toutefois. « Suite aux exigences des représentants des candidats, nous leur avons fourni [depuis lundi] les résultats de chaque bureau de vote validés, en version Excel », indique Thierry Rakotonarivo.
« Certains ont, pourtant, exigé tous les résultats, même ceux qui ne sont pas validés », regrette la CENI. Cela n’a, visiblement, pas suffi, puisque ces représentants de candidats « ont demandé que leur soient fournis les PV de la CENI, les scans des PV de la CENI », ajoute son vice-président. Comme le veut la loi, les délégués de vote de chaque candidat ont, pourtant, droit à une exemplaire des PV autocopiants.
Le refus de la CENI aurait amené les représentants du candidat Rajoelina à se retirer. Comme des candidats affirment qu’ils ont des résultats complets, « cela signifie qu’ils ont des PV », lance Thierry Rakotonarivo. « Les résultats que nous publions sont sur la base des PV », déclare-t-il, en suggérant que les candidats les comparent avec les chiffres de leurs PV et demandent une confrontation, suivant les conditions légales, en cas d’incohérence.
Après la fin des collectes des résultats au niveau des SRMV, un seul PV de carence a été dressé pour les résultats d’un bureau de vote sur les près de 24. 852 que compte le pays. Il s’agit d’un bureau de vote dans la commune rurale de Solila, dans le district d’Ikalamavony. La raison de la carence est qu’il n’y a pas eu d’opération, puisque les membres des bureaux de vote ne se sont pas présentés le jour du scrutin.
Les résultats publiés, hier, à 22 heures 36 minutes, par ailleurs, font état des chiffres issus de 74,35% des bureaux de vote soit 18.478 sur les 24.852. Les tendances donnent toujours le candidat Andry Rajoelina en tête avec 1.469.673 voix soit 39,42%, talonné par le candidat Marc Ravalomanana qui récolte 1.358.279 voix soit 36,43. Le candidat Hery Rajaonarimampianina est toujours à la troisième place avec 288.819 voix soit 7,75% des suffrages exprimés.