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Nationale

Lutte contre la corruption - Bilan mitigé pour Jean Louis Andriamifidy

24/05/2019 05:53 © Moov

Le Bianco a présenté son dernier bilan annuel sous l’ère Andriamifidy, hier. Le magistrat quittera ses fonctions sur un goût d’inachevé.


Regret. Jean Louis Andria­mifidy a, probablement, donné sa dernière conférence de presse en tant que directeur général du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO). Une dernière prestation durant laquelle, le magistrat a fait part du « plus grand regret », de son mandat qui est, de n’avoir pas réussi à mettre en place tout le dispositif voulu par la première phase de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption.

Durant la présentation du rapport d’exercice du Bureau d’Ambohibao, pour l’année 2018, Jean Louis Andriamifidy a expliqué que la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption comprend trois phases. Démarrée en 2015, cette stratégie comprend une phase de confection et d’adoption de dispositions légales et règlementaires. La seconde phase consiste à mettre en place tous les dispositifs prévus par le nouveau cadre légal. La troisième phase consiste à accélérer et renforcer la lutte contre la corruption.

Comme l’a expliqué le numéro un du BIANCO, hier, les deux premières phases de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie étaient prévues être bouclées durant son mandat. Ce qui n’est pourtant, pas le cas. « C’est mon plus grand regret. J’aurais aimé que tout soit fait durant ces cinq ans », a-t-il déclaré, hier. Il a, notamment, indiqué que la totalité des Pôles anti-corruption (PAC), ne sera pas mise en place cette année.

Les PAC qui est l’une des principales innovations du nouveau cadre juridique de la lutte contre la corruption auraient dû être en place et opérationnels, au plus tard, cette année. Une autre grande innovation qui est l’agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués, mais qui n’est pas encore mise en place. À cela s’ajoute la non-adoption, jusqu’ici, du projet de loi sur le recouvrement des avoirs illicites.

Il s’agit, pourtant d’un texte prévoyant les mesures les plus dissuasives contre la corruption et le détournement des deniers publics. Le directeur général du Bureau d’Ambohibao, regrette, également, qu’à l’allure où vont les choses, l’objectif d’atteindre la note de 50 sur 100, dans l’Indice de perception de la corruption (IPC), ne sera pas atteint. Même l’objectif d’obtenir la note de 32 sur 100, en 2020, serait en péril.

Entré en fonction, en 2015, le mandat de Jean Louis Andriamifidy à la tête du BIANCO arrivera à échéance, le 23 juin. Devant la presse, hier, il a soutenu que le principal obstacle à l’efficacité de la lutte contre la corruption est « l’insuffisance de volonté  politique ». Il a déclaré que « malgré les efforts qu’on fournissait, on sentait toujours un blocage quelque part ».

Cette insuffisance, voire absence de volonté politique, le magistrat l’explique, notamment, par la précarité des moyens alloués au BIANCO. Autant sur le plan humain que sur le plan matériel, la lutte contre la corruption souffre d’une insuffisance de ressources. A titre d’exemple, pour toute la province d’Antananarivo, ils ne sont que « quinze enquêteurs ». Jean Louis Andriamifidy se veut optimiste face à la volonté affirmée par le pouvoir de lutter contre la corruption. « Il ne suffit, pourtant, pas de marteler une volonté politique. Il faut surtout, la traduire en acte concret », a-t-il, cependant, souligné.

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