L’État s’implique dans le relèvement d’Antananarivo
Le président de la République affirme qu’il sera au chevet d’Antananarivo. À l’entendre, l’État compte déployer les moyens nécessaires pour le redressement de la capitale.
J’ai une dette envers Antananarivo. Ces mots sont ceux de Andry Rajoelina, président de la République. Une phrase prononcée au palais des sports, Maha# masina, samedi, et avec laquelle il a argumenté son intention d’accompagner le futur maire dans sa mission de relèvement de la capitale. Ayant été le premier magistrat d’Antananarivo de 2008, jusqu’à son installation à la tête du pouvoir transitoire, en 2009, Andry Rajoelina a soutenu, samedi, « j’avais beaucoup de projets pour cette ville lorsque j’étais maire. Aujourd’hui, je vous affirme que je vais aider Antananarivo ».
À s’en tenir au discours du chef de l’État, l’assainissement figure en haut du « to do list », pour redresser la Ville des mille. Le contexte de l’événement de samedi, justement, se prêtait à mettre l’accent sur ce point. La cérémonie qui s’est tenue au palais des sports, Mahamasina, servait d’occasion pour remettre officiellement trente-cinq camions et cent soixante quinze bacs à ordures pour le Service autonome de maintenance de la ville d’Antananarivo (SAMVA).
« Il n’y aura pas de développement tant que nous vivrons dans l’insalubrité et les ordures », a déclaré le locataire d’Iavoloha. Le chef de l’État concède que le maire est le premier responsable en matière d’assainissement et qu’il s’agit d’un programme de la municipalité. Le président de la République a ainsi annoncé, samedi, qu’il comptait remettre le SAMVA sous la houlette de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Appui illimité Un décret pris par l’administration Ravalomanana en 2008, a placé le SAMVA sous tutelle du ministère de l’Eau. Depuis la mise en vigueur du décret de 2008, lorsque l’État central et la CUA étaient en froid, Antananarivo s’en# rhume à cause de l’odeur nauséabonde des tonnes d’ordures non collectées.
Avec le retour du SAMVA au sein de l’administration municipale, la CUA ne devrait plus avoir d’excuse d’ordre politique et laisser la capitale crouler sous des tonnes d’ordures. Le discours du chef de l’État, samedi, laisse entendre, par ailleurs, que, bien que son premier magistrat soit aux manettes d’Antana# narivo, il compte être au chevet de la ville et de ses habitants.
Andry Rajoelina a alors, lancé que « dès le mois de janvier, je sillonnerais les quartiers d’Antananarivo avec le maire pour m’enquérir des besoins de ses habitants. Qu’importe le statut de Président, je serais, avec le maire, aux côtés de la population pour assainir notre ville ».
En introduction de son discours qu’« Antananarivo nous appartient à tous. Elle n’est pas la propriété d’un seul groupe ou d’une seule personne ». Une pique politique à l’endroit du camp Ravalomanana, visiblement. La capitale a été, durant plusieurs années, le fief du parti « Tiako i Madagasikara » (TIM), personnifié par Marc Ravalomanana, son président national. Le mandat de Lalao Ravalomanana, épouse de l’ancien chef d’État, à la magistrature de la capitale était un fiasco. Dans une émission spéciale, le 21 novembre, le président de la République a indiqué qu’un maire au diapason avec l’État central, serait le mieux pour la capitale. En attendant le verdict du tribunal administratif, la victoire provisoire de Naina Andriantsitohaina, candidat à la mairie d’Antananarivo, semble avoir décomplexé le pouvoir étatique. Durant l’émission diffusée le 21 novembre, Andry Rajoelina a déclaré qu’un chèque de 50 milliards d’ariary serait mis à la disposition des autorités de la capitale.
À s’en tenir aux propos présidentiels de samedi, au palais des sports, la capitale pourrait, toutefois, bénéficier d’un appui quasi illimité de la part du pouvoir central afin de parvenir à son redressement. «L’État appuiera la capitale autant qu’il le faudra. Une aide de 50 milliards d’ariary est déjà disponible. Si c’est insuffisant, nous allons l’augmenter autant qu’il le faudra pour qu’Antananarivo soit une ville modèle », a soutenu le président de la République.