Analakely : Un PDG interpellé pour élevage de tortues
Des émissaires du ministère de l’Environnement et de la Forêt sont descendus dans un grand hôtel situé au centre ville pour constater en catimini la présence d’une tortue sur place. Ils ont pris en photo l’animal, un seul. Sur la caméra de surveillance de l’établissement, les deux individus, un homme et une femme ont été aperçus en train de photographier en cachette la tortue et par la suite, a rendu compte par téléphone, à une personne dont on ignore. Quelques heures après, des éléments du ministère étaient sur place, non pas pour la chambre ou le restaurant, mais pour faire une inspection des lieux. Ils ont trouvé facilement la tortue sur la terrasse de l’hôtel. Ces gens ont immédiatement interpellé le patron de l’établissement hôtelier pour élevage illicite de tortue. Le concerné a été emmené à la brigade de la gendarmerie de Betongolo là où il a passé son enquête préliminaire.
Le PDG a été gardé à vue par la suite. Il aurait tant bien que mal essayé d’expliquer que l’animal servait à sa famille pour des raisons de santé, notamment pour atténuer la crise d’asthme de l’un de ses enfants. En vain. Ses arguments n’ont pas changé la décision de la police judiciaire. L’individu a passé la nuit dans les locaux de la gendarmerie. Il a fallu attendre le jour suivant et après des tentatives de raisonnements d’en haut lieu pour que la personne soit libérée. Il est vrai que l’élevage de tortue est interdit sur tout le territoire national. Cette législation a été adoptée surtout pour faire face aux trafics de cette espèce en voie de disparition. Dans le Sud de l’île, les tortues sont sauvagement chassées, qui plus est, dans des zones protégées.
Des enquêtes ont montré que ces animaux sont expédiés en Asie. Ce sont des mets très spéciaux et achetés avec un prix exorbitant dans les restaurants. Pour le cas du PDG, le fait qu’il a élevé une de ces espèces est-il imputable à la loi ? En tout cas, il l’a fait pour des raisons de santé et en plus, la thèse de trafic ne tiendra jamais au vu de la quantité surprise dans son hôtel. Quelquefois, on se laisse tenter à penser qu’il y aurait une tentative de racketter derrière. Par ailleurs, une ouverture d’enquête des fonctionnaires du ministère de l’ Environnement saisis par l’affaire, a été lancée. Une démarche qui vise à élucider leur vraie intention.
D.R