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Nationale

Secteur extractif - Ntsay fustige les opérateurs miniers

20/12/2019 03:47 © Moov

Intransigeant, le Premier ministre a exposé les ambitions de son gouvernement de faire des mines le fer de lance de l’économie du pays.

 

Qu’est-ce que le secteur minier a apporté concrètement au pays ? C’est par ces quelques mots que le Premier ministre a commencé son laïus, hier, lors de l’ouverture officielle du salon des mines de Madagascar.  L’évènement, qui se tient au Mining Business Center Ivato jusqu’à demain, rassemble tous les opérateurs du secteur extractif malgache.

« Présentement, ce secteur contribue à hauteur de trois ou quatre pour cent sur l’économie du pays. Nous sommes tous en connaissance du fait que dans ce secteur, nous exploitons une ressource non renouvelable. D’où notre questionnement sur ce qu’apportent réellement nos activités pour le pays, pour le gouvernement mais aussi et surtout pour les premiers concernés que sont les habitants environnant nos zones d’exploitation. Toutes les localités ayant un potentiel minier non négli­geable sur le territoire national s’appauvrissent de jour en jour », clame Christian Ntsay en prenant la zone Nord du pays comme exemple.

À l’instar de la région Sofia, où l’activité aurifère est en plein essor et où les autres infrastructures, principalement routières ou encore sanitaires peinent à sortir la tête de l’eau. Pourtant, plus de trois quart de l’or qui s’exporte de Madagascar provient de cette région.  Une façon pour le chef du gouvernement d’insister sur la nécessité de l’adoption du projet de refonte du code minier qui, selon lui, ne porte que peu d’importance à la situation de la population de base.

« Ilakaka, Miandrivazo et bien d’autres localités où les petites exploi tations fleurissent sont pourtant classées parmi les villes les plus pauvres du pays », rajoute-t-il.  Grande mine Pointées du doigt, les grandes sociétés minières sont aussi attendues au tournant. « Sur le constat des expériences que nous avons eues de ces grandes mines, ces dernières s’appauvrissent au lieu d’apporter un développement concret », argue le Premier ministre. Ce dernier qui a illustré ses propos sur le cas de Rio Tinto QMM qui réclame un peu plus de quatre vingt-dix millions de dollars dans le contexte de son dernier processus de recapitalisation, et où, l’État a un statut d’actionnaire à vingt pour cent.  

« L’État en tant qu’État actionnaire demande d’abord à mieux comprendre la partie financière, les questions d’investissement, la gestion et l’organisation même du projet d’exploitation avant de s’endetter encore plus pour cette troisième recapitalisation. Tous les paramètres, que ce soit, financier, social ou environnemental doivent être révisés. Une conditionnalité à laquelle Base Toliara ne pourra aussi se soustraire », affirme Christian Ntsay.

Le code minier en vigueur actuellement est réputé mondialement pour sa forte tendance à favoriser les sociétés minières au détriment de l’État et de la population malgache.  Sa révision ou sa refonte devrait­ se ­faire ­dans le sens d’une amélioration des conséquences positives pour le Malgache lambda. La révision de ce code doit être ainsi réalisée mais en intégrant toutes les parties prenantes et tous les enjeux cruciaux.

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