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Loi sur les violences basées sur le genre - L’Assemblée nationale monte au créneau

21/12/2019 03:15 © Moov

Loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre : Les passes d’armes se multiplient au sujet de la loi sur la lutte contre la violence basée sur le genre. La question prend une dimension étatique, religieuse et a même conduit à une réaction diplomatique. L’Assemblée nationale monte au créneau

 

Un débat houleux. La polémique au sujet de la portée de la loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), dépasse maintenant, le cadre des réseaux sociaux. Le sujet prend une dimension étatique, institutionnelle, religieuse et même diplomatique

Les réactions officielles ont fusé, hier, pour affirmer des avis de part et d’autres au sujet de ce qu’impliqueraient les termes du texte voté par les deux Chambres parlementaires, durant la dernière session ordinaire. Les éventuelles conséquences des dispositions de cette loi, sur le droit des homosexuels, notamment, le mariage pour tous est le principal angle des débats.  

C’est le pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa, président de l’église protestante FJKM, qui a décoché une première salve, hier.  Avec des mots durs, le pasteur Irako Andriama­hazosoa a déclaré, « en tant que balise et prophète, l’église doit se dresser (…) et alerter face aux dangers sur la vie de la nation », que « l’église n’accepte pas le mariage de personnes de même sexe ». Tout en soulignant le terme biblique « sodomite », que des réactions d’hier considèrent comme « violent », le pasteur affirme que « l’église respecte le choix de ceux qui veulent être sodomites et ne les marginalisent pas ».  

Le pasteur a, pourtant, affirmé tout de suite après que, « christianisme et l’homosexualité sont incompatibles » et que « (…) s’ils continuent dans cette voix ils n’hériteront pas du royaume des cieux ».  Violet Kakyomya, repré sentante résidente du Système des Nations Unies (SNU), s’est aussi exprimée à deux reprises sur le sujet, hier.  « Je voudrais féliciter Madagascar d’être entré dans le groupe des pays ayant adopté la loi contre les violences basées sur le genre. La lutte contre les VBG », a déclaré d’entrée la diplomate onusienne. Elle a lancé, ensuite, « je pense qu’il faut que tous ceux qui s’impliquent dans ce débat dont les députés et la presse, prennent le temps de lire le contenu de la loi. On pourrait être tenté d’en parler sans connaître son contenu ».  

La diplomate a souligné, « le débat n’est pas vraiment fondé puisqu’il n’y a rien dans ce texte qui lie la lutte contre les VBG et le mariage pour tous ». Elle a même donné une définition du terme « genre », qui entend, notamment, la construction culturelle du rôle masculin et féminin, et des rapports entre les hommes et les femmes. Un débat doit être basé sur des faits avérés, renchérit-elle, « le fait avéré est qu’il s’agit ici de lutte contre les VBG ».

La polémique a démarré à l’Assemblée nationale. Au motif d’une crainte que la loi pourrait ouvrir la porte au mariage pour tous, les députés ont ajourné le débat sur le texte, dans un premier temps. La majorité a, pourtant, reconnu ne pas avoir lue le texte. Elle a finalement été adoptée durant une seconde séance plénière.  Un élu a, cependant, martelé sa crainte sur une radio privée tout en réitérant, au départ, qu’il n’a pas lu la loi.  

Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, est montée au front, hier, pour défendre qu’il n’y aucune allusion au mariage pour tous dans la loi contre les VBG. Avant elle, la ministre Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, porte-parole du gouvernement, a fait le tour des médias durant toute la semaine afin d’expliquer le contenu du texte, arguant même les termes du droit positif sur la définition du mariage.  «

La loi contre les VBG est un texte pénal, elle est donc d’interprétation stricte. Je n’y vois aucune référence au mariage homosexuel », a soutenu un juriste sur une station privée, hier. Les détracteurs les plus extrémistes du texte semblent, cependant, hermétiques à tout autre argument. À une certaine mesure, le sujet semble avoir désinhibé l’homophobie et la misogynie d’une partie de la société.  Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes n’hésitent pas à stigmatiser l’homosexualité et à laisser entendre qu’insulter ou agresser les homosexuels devraient être des actes légitimes, oubliant qu’il s’agit de personnes, de citoyens aussi. Violet Kakyomya a souligné, hier, en invoquant les droits de l’homme, « il faut aussi, respecter le droit des personnes qui ont des choix différents des notres ».

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