Réconciliation historique - Le CFM recolle les morceaux
Les conflits sociaux hérités de la période royale sont pire que les maladies contagieuses. Les cicatrices sont encore ancrées dans l’esprit des clans qui en avaient subi les conséquences à l’époque. Les descendants s’exposent éternellement à la haine malgré le temps. En cette ère de l’ouverture au développement, le processus de la réconciliation historique concerne également le traitement des sujets aussi épin e u x c o m m e c e u x d e s rivalités qui figurent parmi la source de division entre les Malgaches. Afin de trouver des solutions durables à ces problèmes, des consultations régionales ont été menées par les membres du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM) dans de nombreuses localités, cette année. L’objectif serait de recoller les morceaux qui restent de siècles de rivalités afin de restaurer le Fihavanana au sens propre du terme.
La réconciliation des tribus qui étaient antagonistes durant la période royale a été priorisée. À Fandana, un village situé dans le district d’Ambalavao, par exemple, les histoires héritées depuis 1811 où les soldats du Roi Radama I avaient tué plus de trois mille personnes de la communauté Betsileo continuent de causer des ruptures sociales. « Certains endroits y sont interdits aux Merina jusqu’à ce jour » a expliqué Alphonse Maka, président du CFM. « Une situation aussi honteuse à l’époque où nous sommes actuellement», note-t-il.
Le CFM a, donc, pris en charge la résolution de cette affaire afin de restaure r l a p a i x . A i n s i , d e s membres de cette institution en charge de réconciliation ont été envoyés pour entamer la discussion. La délégation a été dirigée par Latimers Rangers, Eugène Mangalaza et HOnoré Rahotosamy, tous des chevronnés en histoire et culture de la Grande île. Dans plusieurs régions, le reflet des rivalités historiques dénigre les valeurs culturelles qui distinguent les Malgaches des autres nationalités. Pour certains observateurs, le processus de la réconciliation à la base devrait être approfondi avant de procéder à la mise en place d’une véritable refondation.
