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Nationale

Insécurité - Un dysfonctionnement des responsables mis à nu

28/12/2019 03:38 © Moov

Menée par le Premier ministre, une délégation gouvernementale reprend les tournées dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Elle a crevé l’abcès sur les dysfonctionnements au niveau des autorités locales.

Que chacun prenne ses responsabilités. Tel est, en substance, le message que Christian Ntsay, Premier ministre, a adressé aux responsables locaux à Anjozorobe, jeudi, à Isandra, suivi d’une réunion à Fianarantsoa, vendredi. Remettre les pendules à l’heure dans le secteur sécurité est l’objet de cette mission gouvernementale.

Dans ses prises de parole, le chef du gouvernement a souligné les écueils qui enraillent l’efficacité de la lutte contre l’insécurité, au niveau local. « Chaque responsable, à tous les niveaux, a un rôle à jouer dans la lutte contre l’insécurité », a-t-il déclaré à Anjozorobe. Une phrase lancée afin de souligner que les responsables locaux y ont un important rôle à jouer. « La sécurité n’est pas juste une mission de l’État central. C’est une responsabilité qui nous incombe à tous, à commencer par l’OMC [Organe mixte de conception] au niveau du district », a renchéri Christian Ntsay

Avec le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, et le général Richard Ravalo­# manana, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, le Premier ministre a souligné que la loi impose à l’OMC de se réunir lorsqu’il y a des problèmes sécuritaires pour y apporter des réponses coordonnées. « L’OMC est dirigé par le chef de district », a-t-il ajouté. Outre le représentant de l’État, ceux de la Justice et des Forces de défense et de sécurité (FDS), sont membres des OMC.

Comme l’indique le chef du gouvernement, c’est le chef de district qui préside l’OMC au niveau de cette collectivité. Des conflits de compétence ou le manque de leadership plombent l’efficacité de la lutte contre l’insécurité au niveau local, notamment, les districts. Dans certains cas, des représentants de l’État timorés manquent de proactivité et peinent à s’imposer. Il y a, par ailleurs, les responsables politiques locaux, désignés, s’estimant omnipotents et empiètent sur les plates-bandes des représentants de l’État bien que les textes soient clairs sur leurs attributions respectives. Ayant des autorités politiques au sein du gouvernement, auxquels ils sont subordonnés, certains responsables des FDS locaux s’y réfèrent avant de répondre aux réquisitions ou aux directives des chefs de district.

Tous ces dysfonctionnements font, pourtant, que les réponses des autorités locales aux problèmes d’insécurité sont soit inefficaces, soit tardives. Outre la nécessité pour les autorités locales  d’être au diapason et réactives, le Premier ministre a également, crevé l’abcès sur la corruption, le laxisme et l’implication de responsables locaux dans les réseaux de banditisme, surtout au niveau rural. À Anjozorobe, toujours, Christian Ntsay a alors requis « la dénonciation », de ceux qui sont complices des malfaiteurs.

Il a réitérée cette instruction à Isandra. Prenant l’exemple de la prolifération illégale des armes à feu, le locataire de Mahazoarivo a affirmé que seul un vaste réseau de corrompus, permet aux « dahalo », d’y avoir accès. Il a souligné que pour disposer d’arme à feu, il faut passer par différentes étapes administratives. « Les bandits ne peuvent pas avoir accès à des arsenaux aussi importants sans avoir des complices au sein des FDS », a soutenu le chef du gouvernement.

Soulevant d’autres cas de figure, le Premier ministre a déclaré à Anjozorobe, « personne ne s’installe dans les Fokontany, sans que les chefs Fokontany n’en soient au courant. Pareillement, personne ne peut falsifier des paperasses administratives, blanchir des bovidés sans la complicité de maire ou de délégués administratifs. C’est la réalité dans notre pays. Qui d’entre vous s’est déjà dressé pour dénoncer tout cela, pour dénoncer les responsables faisant partie des réseaux de malfaiteurs, ou complices de leurs actes, ou qui ne font pas leur travail comme il faut ». Crever l’abcès sur les illégalités, identifier les dysfonctionnements et booster le leadership local sont les objets de la tournée de jeudi et vendredi. « Nous devons changer le mode de gouvernance », a-t-il déclaré, en réaffirmant que l’État n’aura pas d’état d’âme contre les complices des bandits, rappelant au passage que des responsables militaires et civils sont déjà en prison

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