Madagascar : L’état d’urgence sanitaire prolongé de quinze jours

Alors que la poursuite ou non des mesures de confinement fait débat dans le microcosme politique, les autorités ont décidé de prolonger l’état d’urgence sanitaire pour une durée de quinze jours à compter d’aujourd’hui, la date de prise du décret y afférent en conseil des ministres. Cette mesure s’étend donc jusqu’au 2 mai sur tout le territoire de la République de Madagascar.  Cette prolongation a été prise pour des raisons de sécurité sanitaire, de calamité publique et pour permettre le fonctionnement régulier des pouvoirs publics.

Le 4 avril dernier, l'état d'urgence avait déjà été renouvelé jusqu'à ce dimanche 19 avril. Mais voilà qu'un nouveau décret, publié vendredi en soirée, permet au gouvernement de repousser cette date à nouveau. Une intervention télévisée du chef d’Etat est attendue ce week-end où il devra annoncer la suite des mesures appliquées dans la lutte contre le coronavirus. Rajoelina va-t-il durcir les mesures de confinement ou non ? La décision n’est pas du tout facile pour le locataire d’Iavoloha qui devait peser la portée économique et sociale mais aussi sanitaire des nouvelles mesures.

Depuis l’officialisation des premiers cas de covid-19, les Malgaches ont dû s’adapter dans un nouveau rythme de vie surtout les habitant de la région Analamanga, Toamasina I et II, puis la région Haute Matsiatra. Certes les mesures de confinement sont appliquées dans ces trois localités, mais d’autres régions ont dupliquer certaines mesures dans leur circonscription.

Dans les trois principales localités foyers de l’épidémie, les habitants étaient priés à rester chez eux. Les déplacements des personnes seront limités aux achats de vivres et faire l’approvisionnement. Une seule personne est autorisée à faire les courses. Les transports en commun que ce soit les taxi, taxibe ou taxi brousse, s’arrêteront de travaille. Mais dans la réalité, c’est toute autre histoire. Pour beaucoup, le confinement ressemble plus à des vacances. Les forces de l’ordre ont parfois dû recourir à des grenades lacrymogènes ou d’autres moyens pour faire respecter les mesures de confinement.

Par ailleurs, l’ouverture petit à petit des bureaux administratifs, avec un service minimum, a laissé un petit espoir à une frange de la population sur la fin de l’état d’urgence et des mesures de confinement. La situation devient de plus en plus précaire pour de nombreux foyers et même pour les entreprises. Mais ils doivent encore s’habituer à vivre cette situation pour quinze jours supplémentaires. L’Etat a choisi la prolongation afin d’éviter le pire dans cette lutte contre le coronavirus dont le nombre de personne contaminée ne cesse d’augmenter. Comme disait l’ancien président Didier Ratsiraka qu’il vaut mieux continuer et renforcer les mesures de prévention et de confinement qui ont été prises jusqu'ici plutôt que d’annuler et reprendre après.

Le dernier bilan publié le vendredi 17 avril fait état de 117 personnes contaminées au nouveau coronavirus. Si aucun décès n’est enregistré jusqu’ici, 33 personnes ont toutefois retrouvé la santé et ont pu rejoindre leur foyer.

Lova Rafidiarisoa

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