Épidémie - Confinement, suite ou fin ?
La suite de confinement dans trois localités sera connue incessamment. Il faudra choisir entre la santé publique et les enjeux socio-économiques.
Un nœud gordien. Ce terme utilisé par Didier Ratsiraka, ancien Président, dans une publication sur les réseaux hier, résume la complexité de l’équation que l’état se doit de résoudre. Une troisième quinzaine d’état d’urgence sanitaire vient d’être décrétée. Qu’en sera-t-il du confinement à Analamanga, Matsiatra Ambony et la ville de Toamasina ?
Le sujet a certainement été discuté, hier, mais la décision revient à Andry Rajoelina, président de la République. Il l’annoncera demain, au plus tard. Une fois de plus, il devra trancher entre prioriser la santé publique ou donner de l’air au volet socio-économique. Après un mois de confinement, l’économie est à l’agonie. Des ménages sont sous perfusion. La prévision de croissance est revue à la baisse. Le poids socio-économique des restrictions sanitaires commence à faire cogiter au sommet de l’état.
L’idée d’un « déconfinement progressif », se chuchote. Il s’agit de la reprise du travail. Cela impliquera aussi, la relance des transports en commun. En parallèle l’application des mesures barrières, comme le port de masque et de la distance sanitaire, serait strictement suivie. Les caches-bouches n’éviteront pas les risques de contamination tactiles dans les « Taxibe ». Il serait utopique de croire que les mesures barrières seront respectées à la lettre.
Les allées et venues, l’indiscipline des usagers seront les premières failles des mesures barrières dans les lieux et transports publics. La surveillance de chaque lieu de travail est impossible. « Comment imposer les gestes barrières en cas de déconfinement même partiel, alors qu’actuellement, les autorités sont dépassées, avec seulement une partie des habitants, autorisée à circuler durant une demi-journée ?», s’interroge un éditorialiste.
Décréter un déconfinement immédiat, même progressif comme le souhaitent certains sera, par ailleurs, une première mondiale. Des grandes puissances l’envisagent, également. Seulement, tous se donnent quelques semaines pour peaufiner un plan de déconfinement afin de limiter autant que possible les risques pour la santé publique. Dernièrement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), recommande de « ne pas baisser la garde ». De ne pas lever les mesures sanitaires avant d’être certain que le virus est sous contrôle.
Les experts nationaux continuent de marteler que les mesures de confinement restent encore la seule stratégie efficace contre la propagation du coronavirus. L’augmentation des cas contacts est inquiétante. Les trois régions confinées, d’autant plus, sont les foyers de la maladie. Certains appréhendent une explosion de l’épidémie en cas de levée des restrictions sanitaires, même progressive. Certes, il y a des enjeux économiques. Le système de santé n’est, toutefois, pas armé pour s’engager dans une guerre épidémiologique de grande envergure.