Affrontement à Ambovombe - Un mort et un militaire blessé
Des commerçants ayant opposé à une expulsion dans le cadre de la modernisation du marché d’Ambovombe se sont heurtés aux forces de l’ordre.
La réalisation d’un projet présidentiel tombe sur un os à Ambovombe. Dans la matinée d’hier, des commerçants opposés à la construction d’une place de marché moderne répondant aux normes, ainsi qu’une centaine d’individus montrés du doigt comme étant des « mercenaires » sous la sillage d’un politicien, se sont heurtés de plein fouet aux éléments des forces de défense et de sécurité, mobilisés pour sécuriser le dégagement de l’aire prévue pour la construction du nouveau marché, et l’expulsion des commerçants récalcitrants qui s’obstinent à camper sur les lieux.
Un affrontement armé a éclaté. L’un des manifestants est tombé sous les balles des forces de défense et de sécurité de source auprès de la gendarmerie nationale. Dans les rangs de ces dernières, un soldat de deuxième classe de l’armée malgache a été frappé de projectiles en plein ventre. Dans un état préoccupant, il a dû être évacué dans un centre hospitalier spécialisé. Jusqu’à hier soir, l’identité de l’individu abattu n’était pas encore établie.
Le site théâtre de cet accrochage meurtrier se fige au cœur de l’agglomération d’Ambovombe. Vieux d’un peu plus d’une décennie, le marché sur lequel repose la pomme de discorde a été construit par un ancien maire de la ville puis élu député du district d’Ambovombe. Il a rassemblé cent cinquante-neuf marchands.
Les concernés ont été signifiés de début de la réalisation des travaux de modernisation du marché en question depuis trois mois mais l’exécution du projet n’a pas pour autant fait l’unanimité parmi les marchands. Des statistiques obtenues après sondage, ayant été recueillies auprès des autorités sur place révèlent qu’une soixantaine de commerçants auraient manifesté leur opposition. En revanche, la majorité soutient le projet initié par le chef de l’État.
La thèse d’une manipulation comme mobile des échauffourées survenues hier délie les langues au sein des autorités sur place. Des informations filtrées au compte goutte révèlent des soi-disant virulents mouvements de contestation fomentés depuis avant-hier, visant à mettre le feu aux poudres le jour de l’expulsion afin de donner du fil à retordre au pouvoir. Un prétendu recrutement d’une centaine de mercenaires a également eu des retentissements.
Malgré l’altercation meurtrière, les engins déployés ont pu poursuivre l’opération de démolition. L’étau se resserre en revanche autour des présumés commanditaires de ces heurts, nourris de résistance au changement. De leur côté, les manifestants clament haut et fort qu’ils ne sont pas contre la réalisation du projet, mais demandent en revanche qu’elle soit déplacée dans un autre lieu.
