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Nationale

Îles éparses - Andry Rajoelina évoque une restitution

12/05/2020 05:08 © Moov

Le mot est dit. Le président de la République affirme que Madagascar revendique la restitution des Îles éparses.


Les choses sont claires. Andry Rajoelina, président de la République, l’a affirmé sans ambages sur l’antenne de France 24 et les ondes de Radio France internationale (RFI), hier. Dans les négociations au sujet des îles éparses, Madagascar « parle de restitution ». En réponse au journaliste Christophe Boisbouvier et pour conclure son intervention, le locataire d’Iavo­loha lance, « nous réclamons la souveraineté de ces îles et on parle de restitution ». Depuis la déclaration commune entre Andry Rajoelina et son homologue français Emma­nuel Macron, à Paris en mai 2019, la posture malgache sur le sujet était relativement ambigüe. Plusieurs s’interrogeaient s’il était question de restitution ou de cogestion.

D’une manière claire et concise, le président de la République clarifie donc le sujet. Sa réponse d’hier, devrait taire les incertitudes sur les intentions de Mada­gascar sur le dossier îles éparses. La restitution de ces « îles malgaches », comme l’affirment les Nations Unies, passe toutefois, par un bras de fer diplomatique avec la France. La mise en place d’une commission mixte a été décidée entre les deux chefs d’État, pour régler « le différend ».
Les présidents Rajoelina et Macron se sont accordés à trouver un accord sur le sujet avant le 26 juin, date du 60e anniversaire du retour à l’indépendance de la Grande île. La première réunion de la commission mixte s’est tenue en novembre, au palais d’Andafiavaratra, à Antananarivo.

Une manche préliminaire qui n’a accouché que d’un constat de « l’existence d’un différend sur la question de souveraineté ».

Sur RFI et France 24 hier, le locataire d’Iavoloha a indiqué qu’un second round pour la réunion de la commission mixte était prévu en fin mars. « Elle a été ajournée à cause du coronavirus », ajoute-t-il toutefois. «
La restitution », des îles éparses doit pourtant, être l’un des monuments marquant le 60e anniversaire du retour à l’indépendance. Et la date de la Fête nationale arrive à grand pas.

Quelques sources diplomatiques confient leur crainte sur le fait de boucler le dossier îles éparses avant le 26 juin. « La priorité autant à Madagascar, qu’en France consiste pour l’heure, à sortir indemne de cette crise sanitaire et faire face à ses conséquences économiques et sociales », indique l’une d’elles. Une des questions posées à Andry Rajoelina hier, concerne justement, la possibilité de respecter ce deadline initial.
« J’ai la foi et j’ai confiance en notre capacité de trouver une solution rapide qui satisfera notre demande de restitution », soutient le Président Rajoelina. Outre les priorités du moment, la bataille diplomatique qui s’engage, du reste, n’est pas aisée.

Si le locataire d’Iavoloha revendique « la restitution », son homologue de l’Elysée martèle la souveraineté française sur « les îles malgaches », à chaque occasion. « Je suis aujourd’hui, sur les Glorieuses, un territoire français (…) », lance Emmanuel Macron durant une escapade sur place, en octobre.

Le président français a parlé de son projet d’en faire « une réserve naturelle nationale ». Dans un tweet, début décembre, il a bétonné ses intentions en annonçant qu’« une station de recherche sera installée sur les îles éparses, dès l’année prochaine (…) ». En attendant une nouvelle réunion de la commission mixte, Madagascar vient de revendiquer ses droits sur « ses îles », devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. C’était durant un débat par visioconférence, vendredi.

« (…) le monde n’a pas encore réussi, en ce 21e siècle, à éliminer toute forme de colonisation, qui est aussi une expression de violence, eu égard aux sangs versés dans la lutte pour l’indépendance. Rien que dans notre région de l’océan Indien, le processus de décolonisation demeure inachevé avec les questions (…) des îles malga­ches du canal de Mozambique, appelées parfois îles éparses », plaide Djacoba Tehindraza­narivelo, ministre des Affaires étrangères. « 75 ans après la fin de la seconde guerre mondiale sur les sols européens : Leçons apprises pour prévenir de futures atrocités, responsabilités du Conseil de sécurité », est le thème de cet échange.

 

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