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Nationale

Loi de finances rectificative - Séance à huis-clos entre Ntsay et les députés

15/05/2020 04:56 © Moov

Un face-à-face à huis-clos de deux heures s’est tenu entre le Premier ministre et les députés hier. La séance se serait rapidement muée en revendication d’intérêts particuliers.


Chantage ou pas chantage ? Cette question a été posée dans les travées du Centre de conférence internationale (CCI), d’Ivato hier. Pour la deuxième fois, après deux semaines de session, les députés ont décidé d’organiser une séance à huis-clos. Cette fois-ci, ils ont con­vié Christian Ntsay, Premier ministre, et Richard Randriamandrato, ministre de l’Économie et des finances.

Il a été prévu à la base que cette rencontre entre le chef du gouvernement, accompagné du grand argentier de l’État serait pour discuter du projet de loi de finances rectificative (LFR), et des dispositifs sanitaires dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Selon les indiscrétions toutefois, les interventions de certains élus de la Chambre basse portaient sur une toute autre chose.

Les discussions auraient rapidement tourné à des revendications particulières, voir personnelles. Une nouvelle fois, des bruits faisant état de l’éternelle revendication de véhicule 4x4 pour chaque député, ont traversé les portes de la séance à huis-clos. À cela s’ajouterait l’exigence de l’augmentation de la somme à allouer aux Comités locaux de développement (CLD), par le biais du fonds local de développement (FLD).
Une fois de plus, des élus ont requis que l’argent mis à disposition des circonscriptions avec deux députés, soit le double de celui alloué aux districts avec un seul représentant à l’Assem­blée nationale. Le principal argument martelé par les députés est que les fonds du CLD « nous servent à concrétiser des projets de développement pour lesquels nous nous sommes engagés durant notre campagne électorale ».

À chaque rencontre entre l’Assemblée nationale et des membres du gouvernement, la même tirade est martelée. « Dans les circonscriptions reculées, les citoyens ne connaissent que les députés lorsqu’il y a des problèmes, mêmes ceux qu’on pourrait considérer comme insignifiant. Aussi, donnez-nous les moyens de subvenir aux besoins de nos électeurs ».

La confusion entre le rôle de législateur et celui du pouvoir Exécutif semble avoir la peau dure. Au regard des déclarations faites par certains députés depuis la séance plénière d’adoption de l’ordre du jour de cette première tranche de la session, le scénario d’hier était prévisible. Durant la séance à huis-clos du 6 mai, en fin d’après-midi, des élus ont exigés que le ministre de l’Éco­nomie et des finances soit « convoqué », afin de jouer cartes sur table.

Lors de la rencontre avec le ministre de l’Intérieur, celui de la Santé et celui des Transports, mardi, des voix ont requis la présence du Premier ministre à la séance de rencontre avec le grand argentier de l’État.
Un rendez-vous qui sera à huis-clos, selon les précisions. « Je soutiens la proposition de convoquer également le Premier ministre. Ce sera le moment de parler de ce que nous tous ici savons et qui nous fait mal, mais que nous ne voulons pas dire tout haut », a déclaré le député Jao Jean, mardi.

Les fonds pour les CLD, ou encore, l’avenir des promesses présidentielles affirmées dans leurs circons­criptions respectives et sur lesquelles plusieurs députés ont tablé leur campagne électorale, auraient déjà été au centre des discussions durant la séance à huis-clos du 6 mai. La question des véhicules tout-terrain n’a été ébruitée qu’hier. À sa sortie des deux heures d’explication avec les membres de l’Assemblée nationale Christian Ntsay a réfuté l’histoire des 4x4.

À la question si les députés auraient réellement posé comme condition d’adoption du projet de LFR, l’accord sur leurs desiderata, le Premier ministre a répliqué, « il n’y aucun chantage. Dans la conduite des affaires étatiques, il est légitime qu’il y ait une rencontre entre le gouvernement et le Parlement durant une session. C’était un échange courtois ». Au regard de la forme, le rendez-vous d’hier n’était pourtant, ni une séance de question-réponse, ni une interpellation.

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