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Nationale

Intervention du président - Des mesures économiques attendues

13/06/2020 03:12 © Moov

Le Chef de l’Etat devrait s’exprimer demain sur la suite de l’état d’urgence sanitaire et du confinement partiel. D’aucuns attendent qu’il accorde, cette fois-ci, la part belle à l’économie.


Un choix cornélien. Alors que la quinzaine d’état d’urgence sanitaire touche à sa fin, Andry Rajoelina président de la République, devrait s’adresser à la nation, demain, pour annoncer les nouveaux dispositifs à appliquer dans cette guerre sanitaire.
Après pratiquement trois mois de situation d’exception, plusieurs s’attendent à ce que le Chef de l’Etat aborde enfin, l’épineuse question qu’est l’économie. A chacune de ses interventions à la nation, depuis le début de la crise sanitaire, le Président n’a fait qu’effleurer les questions économiques. Alors qu’il est question, depuis peu, de plan d’urgence multisectorielle et de plan multisectoriel de relance, d’aucuns espèrent qu’il fasse part de ses idées sur le sujet, dimanche.

Parler des deux plans multisectoriels, dans son intervention de demain, serait une manière de tâter le terrain, avant sa rencontre tant attendue avec les acteurs du secteur privé, prévu mercredi. Surtout que ces derniers requièrent de vrais échanges avec l’Etat et non pas juste être obligé d’acquiescer face à un fait accompli. Le président Rajoelina pourra en profiter, également, pour esquisser à la nation, le projet de loi de finances rectificative (LFR), en cours de finalisation.

Trois mois après le début des quinzaines d’état d’urgence sanitaire et surtout, des confinements partiels, en effet, les opérateurs privés se trouvent sur les rotules. Plusieurs secteurs sont à terre, avec une conséquence désastreuse sur l’emploi. Le nombre de salariés qui se sont retrouvés au chômage technique, se compterait en dizaines de milliers. Une situation soudaine de précarité sans aucun filet de sécurité.

Dans une interview publiée il y a quelques jours, Thierry Rajaona, président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), déplore « un manque de considération de l’Etat pour le secteur formel ». Les voix du secteur privé qui s’élèvent ses derniers temps, sont unanimes. L’urgence est de sauver les emplois ou, du moins, atténuer l’effet du chômage chez les salariés. Des prises en charge par l’Etat sont requises.

Lorsqu’il était question de plan de mitigation, le secteur privé aurait suggéré la mise en place d’une allocation chômage sur un laps de temps déterminé. Une option avancée est d’utiliser, pour cela, les cotisations des salariés à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS). Une piste qui n’aurait pas eu écho chez les autorités étatiques. La CNAPS, pourtant, n’aurait pas fermé la porte à cette solution d’urgence.

Si l’économie est au bord d’une débâcle, l’Etat ne peut pas faire abstraction du danger sanitaire. Bien que des mesures relativement drastiques aient été mises en place, dès les premiers cas de contamination, le nombre de personnes atteintes du Covid-19 ne cesse d’augmenter de jour en jour. Ceci, au fur et à mesure que le nombre de tests augmente. La situation est telle, que la ville de Toamasina tend à devenir une bombe à retardement épidémique.

A l’allure où vont les choses, il ne devrait pas y avoir de grand changement dans les mesures sanitaires qu’annoncera le président de la République, demain. Le maintien de l’état d’urgence sanitaire, d’autant plus, permet, en principe de placer des décisions ou des actes exceptionnels dans un cadre légal. C’est le cas, notamment, de l’usage des deniers publics dans la guerre sanitaire, le fait de limiter certaines libertés publiques et individuelles, et même d’imposer l’obligation du port des masques.

Au regard de la courbe ascendante des cas de contamination, il est probable que le confinement soit maintenu dans les régions Analamanga et Antsinanana, notamment. Reste à voir si la mesure sera allégée ou renforcée. Le confinement ne fait, cependant, pas l’unanimité. Surtout qu’il n’est pas du tout respecté. Les mesures en vigueur, actuellement, servent à ménager l’économie tout en essayant de contenir la propagation du virus.

Le fait est, toutefois, que l’économie est à terre et le coronavirus tend à prendre ses aises. « La santé publique est une priorité, mais il ne faudrait pas, pour autant, sacrifier l’économie. L’Etat se doit de trouver une solution pour mener de front ces deux batailles. Au moins qu’il propose une alternative concrète pour éviter un crash économique et, par la même occasion, social », argue un éditorialiste.

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