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Nationale

Mutinerie à Farafangana - Les détenus subissent les violences pénitentiaires

28/08/2020 01:55 © Moov

L'évasion massive survenue dans la prison de Farafangana sera mémorable dans l'histoire de l'administration pénitentiaire malgache. Le bilan est lourd en termes de nombre de détenus morts.


Un dimanche noir. Le dernier bilan officiel fait état de vingt-trois morts, quarante-cinq capturés et dix huit en cavale lors de la mutinerie à la maison de détention de Farafangana. Des tirs et des coups de fusils ont été entendus aux alentours de la prison le dimanche 24 août. Des cadavres découverts partout, la tragédie jamais existée dans la ville de Farafangana est apparue en quelques temps. Les autorités compétentes ont ouvert une enquête pour découvrir les mobiles.

Les auditions sont élargies au niveau des agents pénitenciers, aux détenus et à tous ceux qui sont liés à cette évasion. Mais pour l'instant, le ministre de la Justice, Johnny Richard Andriamahefarivo à Fara­vohitra a expliqué que « le mauvais traitement, l'attitude des pénitenciers et l'exigence de sommes d'argent aux détenus figurent parmi les doléances enregistrées ».

L'existence de corruption dans le milieu carcéral est bien souvent critiquée par des organismes œuvrant dans la protection des droits de l'homme. Peut-être que l'acte est passif mais il arrive parfois que la pratique devienne un moyen de pression pour ceux qui méconnaissent les règles de droit.

Mais pour le cas de Farafangana, « les doléances de certains détenus pointent du doigt des agents pénitentiaires d'avoir extorqué des fonds en échange de faveur dans la prison. Alors que la demande de liberté provisoire est gratuite », selon le ministre de la Justice Johnny Richard Andriamahefarivo.

Durant le confinement, les dossiers des détenus ont cumulé du fait qu'aucune audience n'a eu lieu dans tous les tribunaux du territoire. Ainsi, la situation n'a fait que rallonger le temps de séjour de certains détenus, notamment ceux qui sont en détention provisoire en prison. Cette raison est considérée comme une cause de frustration pour eux. Mais, « les violences perpétrées par les agents dans le milieu carcéral seraient parmi les causes de la mutinerie », explique le ministre.

L'évènement qui s'est produit au niveau de la maison de détention de Fara­fangana qui abrite quelque trois cent cinquante détenus témoignent du dysfonctionnement de la coordination auprès de l'administration pénitentiaire. Le manque de communication entre les autorités locales a retardé le compte rendu au niveau des supérieurs hiérarchiques. Les éléments des forces de l'ordre sur place n'ont fait que maitriser le débordement sans avoir l'ordre de qui que ce soit au moment de l'acte.

Pour l'instant, aucun responsable n'est inculpé de l'affaire de mutinerie à la prison de Farafangana. Le conseil des ministres du mercredi n'a prévu aucune décision d'abrogation sur ce sujet.

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