Session budgétaire - Plusieurs attentes sur le Plan émergence de Madagascar
La seconde session ordinaire du Parlement démarre ce 20 octobre. Principal sujet à l’ordre du jour, en principe, le projet de loi de finances 2021 est toujours en cours de confection.
QUELLES seront les principales orientations du projet de loi de finances rectificative ? Qu’en sera-t-il de l’Initiative pour l’émergence de Madagascar (IEM), traduit en Plan émergence de Madagascar (PEM) ? Des questions qui commencent à se chuchoter dans les échanges entre observateurs politiques et économiques.
Alors que le mois d’octobre démarre à peine, l’attention d’une partie de l’opinion politique et économique se tourne déjà vers le Parlement. Selon la Constitution, en effet, l’Assemblée nationale et le Sénat siègent pour une 2e session ordinaire, à partir du 3e mardi d’octobre, soit le 20 octobre. La loi fondamentale souligne que ce rendez-vous « est consacré principalement à l’adoption de la loi de finances ».
De sources concordantes, les techniciens du ministère de l’Économie et des finances s’activent. À quel# ques jours du coup d’envoi de la session parlementaire, les sources restent évasives quant aux principales orientations de futur texte budgétaire. « Nous sommes encore dans une dynamique de relance post-crise. Il est logique que le projet de loi de finances garde ce cap », explique toutefois, l’une d’elles. Le rapport du conseil des ministres du 12 août, donne un aperçu de la teneur du projet de loi de finances.
Le communiqué de la réunion de l’Exécutif du 12 août indique, effectivement, que l’année 2021 sera toujours sous le signe de la relance. La crise sanitaire causée par le coronavirus a brisé la dynamique économique. Durant ce conseil des ministres, il a été dit que le taux de croissance pour 2020 est de 0,8%. Il y a été souligné également que l’État mise sur les dépenses d’investissement évalué à 22,6% du Produit intérieur brut (PIB), pour relancer l’économique.
A s’en tenir à ce conseil des ministres, le texte budgétaire 2021 devrait « poursuivre » les projets d’investissement public concernant surtout l’infrastructure. « Des projets d’infrastructure répartis sur tout le territoire menant à la création d’emplois (…) », rapporte le communiqué. Une phrase qui fait écho au « Plan Marshall », annoncé par Andry Rajoelina, président de la République, le 14 juin.
Budgétisé à plus de mille milliards d’ariary et inscrit dans la loi de finances rectificative 2020, ce Plan est censé remettre d’aplomb l’économie par des projets d’infrastructures dans chaque district et booster l’emploi. Le projet de loi de finances 2021, de prime abord, devrait en reprendre les grandes lignes. Quid du PEM dans ce cas. Jusqu’ici, le document qui devrait traduire en programme d’action étatique les « Velirano » du chef de l’État attend toujours son officialisation.
Certes, la Covid-19 a chamboulé toutes les prévisions. Seulement, le président entame en 2021, sa 3e année de mandat. Et le 12 août, il a aussi été dit que l’année 2021 sera consacrée « à la quête du développement du pays ». À entendre un exposé de Andry Rajoelina, devant les opérateurs du secteur Bâtiment et travaux publics (BTP), à Iavoloha, le 22 juin, le « Plan Marshall » veut faire d’une pierre, deux coups. Redresser l’économie tout en concrétisant les « Velirano » présidentiels.
L’agriculture, l’élevage, la pêche, le secteur textile, le BTP, l’hôtellerie, le transport et l’industrie extractive seront les locomotives de la relance. La crise a cependant, déchiqueté l’ensemble du tissu économique. L’industrie extractive qui a une part importante dans les recettes d’exportation est loin de valoir son pesant d’or. Le tourisme, grand pourvoyeur de devises est à l’agonie. Les recettes fiscales dépendront de l’état de forme du secteur privé.
La reprise de plusieurs secteurs dépend aussi de la conjoncture économique et sanitaire internationale. Une partie du budget national, du reste, est encore tributaire des financements internationaux. Pour avoir un impact conséquent sur le plan macroéconomique, il faut d’autant plus multiplier les gros projets. Si le « Plan Marshall », pourrait suffire au niveau local, les bailleurs internationaux s’impatientent, cependant, de connaître ce que propose le PEM pour avoir plus de visibilité sur les différents angles de partenariat.