• Cours de change
  • 4752.43 AR
  • |
  • $4416.21 AR
Image
Nationale

Demande de crédit budgétaire - Vent de fronde à l’Assemblée nationale

12/11/2020 05:40 © Moov

Les finances de la Chambre basse seraient presque à sec. Une situation qui fait resurgir le spectre d’une fronde contre l’Exécutif de la part des députés.


Sept milliards d’ariary. C’est le gap à combler dans le budget nécessaire à l’Assem­blée nationale, pour combler les dépenses de cette fin d’année, selon les explications de Christine Razana­mahasoa, présidente de l’institution.

« Le budget de l’Assemblée nationale est épuisé, puisque le crédit qui nous a été octroyé ne correspond pas à ce que nous avons demandé pour combler les besoins de toute l’année », explique Christine Razanamahasoa. Lors d’un entretien avec quelques journalistes au Centre de conférence international (CCI), d’Ivato, hier, la numéro un de la Chambre basse a indiqué que si la somme demandée était de 59 milliards d’ariary, la loi de finance initiale 2020, n’a prévu que 47 milliards d’ariary.
Durant les négociations pour la confection de la loi de finances rectificative (LFR), l’Assemblée nationale, selon Christine Razanamahasoa toujours, a pu obtenir un rajout de cinq milliards d’aria­ry à son budget. Une rallonge qui, visiblement, n’a pas suffi. Résultat, les caisses de l’institution de Tsimbazaza seraient quasiment vides. Une demande de crédit supplémentaire a bien été faite à l’Exécutif, seulement, la Chambre basse attend toujours une réponse, jusqu’ici.

Face à la presse, hier, la présidente de l’Assemblée nationale a voulu rassurer les députés, mais aussi, le personnel administratif et les cadres de l’institution. Elle a demandé un peu de patience de leur part. Selon les indiscrétions, une tractation aurait déjà été faite auprès de l’Exécutif.

Outre expliquer la situation, la mise au point de Christine Razanamahasoa, hier, était aussi, pour calmer la situation à la Chambre basse et taire les effusions d’information qui fusent. Ce problème financier a, en effet, attisé un vent de fronde à l’Assemblée nationale, depuis lundi. La tension aurait été à son paroxysme, hier, lorsque les députés ont décidé de tenir une séance à huis clos.

Arguant la confidentialité des échanges, Christine Razanamahasoa a refusé de parler de cette séance. « Nous apportons cette explication pour éviter qu’on dise du pouvoir que nous soutenons, qu’il n’est pas capable de payer les salaires », défend-elle, néanmoins. Le paiement des salaires seraient, cependant, bien en jeu. D’après les indiscrétions, les assistants parlementaires n’auraient pas perçu leur solde depuis le mois dernier.

Il y aurait, également, des problèmes sur les indemnités de session des députés et sur le carburant. À entendre Christine Razana­ma­hasoa, hier, le problème du budget à l’institution de Tsimbazaza, concerne également, du personnel administratif et cadre. « Détrompez-vous, il n’est juste question des députés ici, puisqu’à l’Assemblée nationale on raisonne députés, personnel de l’administration et cadres », souligne-t-elle.

Dans ses explications, la présidente de la Chambre basse ajoute, que de nouvelles charges n’ont pas été prévues dans le budget initial et rectificatif. C’est le cas, notamment, de l’augmentation des salaires de 13%. Ce qui fait jaser, depuis quelques jours, cependant, serait le temps pris par l’Exécutif pour répondre à la demande de crédit complémentaire. Une demande qui aurait déjà été formulée le 14 septembre, « afin d’éviter que l’institution ne se retrou­ve dans la situation actuelle », confie une source avisée.

La procédure serait qu’une demande de crédit supplémentaire soit déposée au ministère de l’Économie et des finances. Ce dernier le transmet au Premier ministre, qui en fait part au pré­si­dent de la République. L’octroi d’une rallonge budgétaire doit être acté en conseil des ministres. Aucune décision dans ce sens n’est rapportée par les communiqués des réunions hebdomadaires de l’Exécutif, jusqu’ici. À s’en tenir aux différents bruits de couloir qui ont foisonné au CCI, hier, les députés ont un coupable désigné à la situation actuelle. Il s’agit de Richard Randriaman­dranto, ministre de l’Économie et des finances. Ils lui reprocheraient, entre autres, de faire trainer le dossier. Le bruit sur une collecte de signatures a circulé, hier, à Ivato. Certains avancent l’intention d’engager une motion de censure contre le gouvernement comme représailles. D’autres parlent, d’un acte « exigeant le remplacement », du grand argentier de l’État.

Lire la suite

Articles Similaires

Moov logo