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Nationale

Remaniement : Vers un gouvernement politique

06/07/2021 03:57 © Moov

Après le grand oral au Parlement, les ministres seront notés sur la base d’un contrôle continu par le président de la République.

 

La première session ordinaire du Parlement s’est terminée par le double face-à-face entre le gouvernement et le Sénat d’abord, puis entre le gouvernement et l’Assemblée nationale ensuite. L’occasion pour le Législatif de mesurer les résultats des actions de l’Exécutif et d’évaluer les politiques publiques. C’était aussi et surtout l’opportunité pour les sénateurs et les députés de juger les ministres sur ce qu’ils ont fait ou n’ont pas fait. Avec des félicitations ou encouragements pour les uns et des remarques ou critiques pour les autres.

La vraie évaluation des membres du gouvernement revient toutefois au président de la République qui « nomme les membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions », selon l’article 54 in fine de la Constitution. Celle-là même qui prévoit en son article 47 alinéa 1er que « l’élection du président de la République a lieu 30 jours au moins et 60 jours au plus avant l’expiration du mandat du président en exercice ». L’investiture de l’actuel chef de l’État ayant eu lieu le 19 janvier 2019, la prochaine élection présidentielle se tiendra le 19 novembre 2023 au plus tôt ou le 19 décembre de la même année au plus tard. D’après l’article 46 de la loi fondamentale, « le président de la République qui se porte candidat aux élections présidentielles démissionne de son poste 60 jours avant la date du scrutin présidentiel ».

Compte-tenu de son âge et de sa vision qui ne peut se réaliser entièrement en l’espace de 5 ans, le président Andry Rajoelina briguera certainement un second quinquennat. Il sera donc tenu de démissionner le 19 septembre au plus tôt ou le 19 octobre 2023 au plus tard. En somme, il ne lui reste plus ou il lui reste encore (c’est selon) entre 27 et 28 mois de bail à Iavoloha. C’est pour cela qu’il estime qu’ « il faut travailler dix fois plus vite ». Les ministres incapables de suivre l’allure du TGV descendront au prochain arrêt, c’est-à-dire lors du prochain remaniement. Certains ministres avancent effectivement au rythme du « moramora », à tel point qu’ils ne pourront pas réaliser le programme présidentiel, même au bout de deux à trois mandats.

« L’Émergence du Sud » qui est devenue une priorité nationale, requiert aussi des hommes et des femmes capables de mener les actions et de relever les défis fixés lors du Colloque de Tolagnaro qui a été dirigé par le président de la République en personne. Il faut donc s’attendre à l’entrée de nouvelles têtes dans le gouvernement qui sera plus politique. Ce qui ne signifie pas automatiquement ouverture en direction d’autres forces politiques qui ont ou auront rallié la mouvance présidentielle. Cela se traduira surtout par un recadrage de la fonction de ministre qui est avant tout politique avant d’être technique. Il y a effectivement dans le gouvernement actuel, des ministres qui sont très techniques sans être forcément des politiques. « Certains ministres sont très forts sur le plan théorique mais ne le sont pas toujours dans la pratique », confie-t-on en haut lieu. Il n’est pas exclu que ces ministres trop technocrates soient recasés à des postes en adéquation avec leurs compétences, comme ce fut auparavant le cas de Vonjy Andriamanga qui a quitté le ministère de l’Energie pour la Direction générale de la Jirama.

On ne sait si cela a un rapport avec la perspective d’un remaniement mais 5 ministres et non des moindres, ont reçu récemment des menaces de mort. Leur sécurité a été renforcée suite à ce projet d’élimination physique ou d’attentat prévu au retour du dernier conseil des ministres d’avant le 26 juin à Iavoloha mais qui a été déjoué grâce aux renseignements. L’enquête suit son cours et 8 individus dont des éléments des forces de l’ordre en activité ou ayant quitté les rangs, ont été arrêtés avec une forte somme d’argent dans le cadre de cette affaire d’ « atteinte à la sûreté intérieure de l’État » pour laquelle le délai de garde à vue est de 15 jours. Le temps de procéder notamment à l’arrestation des autres personnes impliquées, en particulier le(s) commanditaire(s) et d’identifier la provenance des armes (Kalach, P.A, grenades) destinées à l’attentat d’Androndrakely.

R. O

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