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Nationale

Mines - Ruée vers l’or à Fandriana

11/07/2021 02:47 © Moov

Un scénario bien connu qui se répète. La fièvre de l’or vient de sévir dans le fokontany d’Antsahalava dans le district de Fandriana. Une ruée dans le désordre total comme le veut la tradition.


Encore une situation délicate, une galère à gérer pour le ministère des Mines et des ressources stratégiques. Une immense foule envahit le fokontany d’Antsahalava, dans la commune de Tsarazaza, district de Fandriana, région Amoron’i Mania. Cette « invasion massive » de migrants venus des quatre coins du pays a été motivée par la découverte d’un important gisement d’or. Ce qui va générer l’insécurité dans un bled perdu, vivant dans la tranquillité depuis des années. À cause des inévitables et éternels conflits d’intérêts. La cohabitation, le vivre ensemble entre « ces immigrés et les autochtones » va créer aussi des tensions sociales. Le choc des cultures peut déboucher sur des affrontements physiques.
En outre, la dégradation rapide et irréversible de l’environnement accompagne souvent ces exploitations illicites. Les « orpilleurs » vont laisser derrière eux un paysage lunaire. Sans compter la défécation à l’air libre. Et l’État va perdre beaucoup d’argent par la prolifération du secteur informel, à ciel ouvert mais à l’abri de toutes impositions fiscales.

Le Conseil de gouvernement vient d’adopter la mise en vigueur du prix préférentiel pour la constitution de la Réserve nationale de l’or au niveau de la Banque centrale. « Les collecteurs agréés » vont ils dicter leur volonté aux autres acteurs de la filière aurifère? Ce qui va attiser les convoitises sur ce filon à portée de main d’Antsahalava. Il est pour le moins étrange que la Banque centrale n’ait pas rendu public les noms des sociétés, entreprises ou des simples opérateurs ravitaillant la Réserve nationale de l’or. Une opacité éveillant les soupçons de favoritisme et du népotisme. Alors qu’elle a encore lancé un appel à manifestation d’intérêt pour trouver d’autres « partenaires ».

L’expérience houleuse à Andilana-Avaratra devait servir de leçon aux autorités. Il est temps d’agir avant que l’irréparable ne soit accompli. Un cahier des charges a été édicté pour ramener sur le droit chemin les exploitants irréguliers. Après la descente sur place du ministre Fidiniavo Ravokatra. Mais il se peut que rares sont les concernés qui voudront le respecter. Le Code minier revu et corrigé devrait évoquer, prévoir et circonscrire ces dérives à répétition.
La même indiscipline généralisée, l’engouement sans limite et l’anarchie totale s’installent et s’instaurent aussi du côté d’Amparafaravola. Où des mineurs à l’improviste, des aventuriers en mal de sensation forte, voulant faire « carrière » avec des pierres précieuses, sont « à la poursuite du béryl bleu ». Des excavations à perte de vue défigurent déjà le cadre environnemental: il fallait débourser 6 millions d’ariary pour une cavité de 50 mètres de profondeur. C’est dire si cette mine illégale génère des milliards d’ariary, au nez et à la barbe des responsables étatiques.

Ces découvertes à la pelle, c’est le cas de le dire, confirment si besoin est, l’étendue du potentiel existant de la richesse du sous-sol. Mais leurs exploitations ne semblent profiter qu’à une poignée des nantis de la société. Surfant sur l’océan de la pauvreté. Vivant dans l’opulence absolue.

 

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