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Nationale

Ministère de la Justice - Passation discrète entre Imbiki et Ranampy

16/02/2022 04:11 © Moov

La passation de service entre Herilaza Imbiki, ministre de la Justice sortant et celle qui assure l’intérim, s’est tenue, en privé, hier. En attendant la nomination d’un nouveau ministre, c'est Gisèle Ranampy qui est à la barre.


En catimini. Telle est la condition dans laquelle s’est tenue la passation entre Herilaza Imbiki, ministre de la Justice démissionnaire, et Gisèle Ranampy, ministre du Travail, de l’emploi et de la fonction publique et des lois soiciales, désignée pour assurer l’intérim. Une cérémonie «privée», de quelques minutes, qui s’est tenue en présence du président et du procureur général de la Cour suprême et des cadres du département sis à Faravohitra.

Emporté par une déferlante de scandales sur fond de suspicions de corruption, Herilaza Imbiki quitte le ministère de la Justice sur la pointe des pieds. C’est discrètement, également, qu’il a remis la garde des Sceaux de la Répub­lique à celle qui le remplace provisoirement. Gisèle Ranampy se retrouve aux manettes du département de Faravohitra au moment où se trouve dans l'œil du cyclone. Bien qu’il s’agisse d’un intérim, la nomination d’un nouveau garde des sceaux à part entière n’est pas encore déterminée.

À Gisèle Ranampy donc de tenir la barre jusqu’à la désignation d’un titulaire au poste de ministre de la Justice. Après la passation de service «en privé», les journalistes ont été conviés à Faravohitra, pour quelques instants d’échanges avec la garde des Sceaux par intérim. D’entrée, elle a mis l’accent sur la continuité dans la concrétisation des projets étatiques relatifs au système judiciaire. Elle a parlé de la poursuite de l’édification de nouveaux palais de justice ou encore d'établissements pénitentiaires.

La réhabilitation des tribunaux et prisons endommagés par le cyclone Batsirai, notamment, la prison d’Ikongo, est également, inscrite en urgence de la ministre de la Justice par intérim. Continuer la mise en œuvre des missions de la Justice, dans la Politique générale de l’État (PGE), qui sont de contribuer à faire valoir l’État de droit, l’autorité de l’État et le respect des droits de l’homme.

C’est justement, sur ces axes que Gisèle Ranampy et celui ou celle qui sera nommé(e) comme titulaire au poste de garde des Sceaux, seront attendus au tournant, surtout après le tsunami de scandale qui a dévasté le département. Face à la presse, hier, le membre du gouvernement n’a pas échappé à la question sur le sort que la justice réserve au ministre démissionnaire.

Comme indiqué au début, le scandale qui a imposé la démission de Herilaza Imbiki est enrobé d’une suspicion de corruption. Le sujet fait l’objet d’une enquête. Une enquête, qui selon des voix gouvernementales sera menée à terme. Hier, la ministre de la Justice par intérim a indiqué que les investigations n’étant qu’à leur début, «il n’y a encore rien à dire là-dessus». Elle a, néanmoins, appuyé sur les privilèges de procédure et de juridiction dont jouit son prédécesseur, du fait de son statut de magistrat, mais également, d’ancien ministre.

La Constitution prévoit, notamment, qu’en tant qu’ancien ministre, Herilaza Imbiki «est pénalement responsable, devant la Haute cour de justice, des actes accomplis liés à l’exercice de ses fonctions des actes qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis». Département régalien, le ministère de la Justice est, également, garant de la traduction en acte de la probité et la tolérance zéro face à la corruption martelée au sommet de l’État. Bien qu’elle ne soit qu’intérimaire, Gisèle Ranampy fera l’objet d’un marquage serré par l’opinion publique, surtout après les scandales de ces derniers jours.

À peine Gisèle Ranampy a-t-elle pris officiellement ses fonctions au département de Faravohitra, que des réactions fusent sur les réseaux sociaux. Le fait qu’elle soit l’épouse du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), membre désigné par le président de la République, gêne certains. Elle a réagi à cette question, hier, en déclarant, «il n’y aucune incompatibilité sur le plan légal. Autant ma nomination que la sienne ont été faites suivant la loi».

Selon les informations, le président de la République compte nommer un nouveau ministre de la Justice le plus rapidement possible afin de ne pas laisser le poste vacant. Saisissant la balle au bond, pourtant, un courant au sein du pouvoir pousse afin que le Chef de l’État procède à des réajustements de fond au sein de l’Exécutif et tente d’axer les débats là dessus. Pour en revenir au cas du ministère de la Justice, de tout ce qui précède et vu les enjeux du département de Faravo­hitra, il est impératif de nommer la personne qu’il faut, à la place qu’il faut. Une erreur de casting n’est plus permise.

 

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