Conseil des ministres : Le gouvernement renonce à une LFR pour 2025
Le conseil des ministres du 7 mai 2025 a entériné la décision de ne pas élaborer de loi de finances rectificative cette année. Une décision justifiée par la stabilité des indicateurs économiques, mais qui suscite des réserves au sein de certains acteurs et citoyens.
Une décision actée en conseil des ministres
Le gouvernement malgache ne présentera pas de projet de loi de finances rectificative (LFR) pour l’exercice 2025. La décision a été confirmée à l’issue du conseil des ministres tenu le 7 mai 2025 au palais d’Iavoloha. Selon le communiqué publié à l’issue de la réunion, "les indicateurs économiques montrent que le budget à mi-parcours de l’exercice 2025 reste conforme aux prévisions établies en début d’année". Il n’y aurait donc, selon l’Exécutif, aucun besoin d’ajuster la Loi de Finances Initiale (LFI).
Adoptée au mois de novembre 2024, la LFI fixe les recettes et les dépenses prévisionnelles de l’État pour l’année à venir. En principe, elle peut être révisée en cours d’exercice via une LFR, notamment en cas de choc économique, de nouveaux engagements financiers ou de changements de priorités politiques. En l’absence de révision, le budget reste inchangé jusqu’à sa clôture, où il est alors qualifié d’"exécuté". La même orientation avait été adoptée en 2023, année marquée par un contexte électoral. Le gouvernement avait alors évoqué un "souci d’ordre pratique" pour justifier l’absence de LFR. Des ajustements avaient toutefois pu être opérés par décret en conseil de gouvernement, permettant à certains ministères ou institutions d’obtenir des crédits complémentaires sans recourir au Parlement.
Déficit budgétaire
Cette décision suscite néanmoins des insatisfactions parmi certains acteurs. Le consortium de la société civile regroupant HINA, NOSYW et le CCOC, impliqué dans le suivi budgétaire du secteur de la santé, espérait une augmentation des crédits alloués à ce domaine. Le 30 avril dernier, ses représentants, accompagnés de députés membres des commissions Santé et Finances, ont rencontré à Tsimbazaza une délégation conduite par Anaïs Colombini, représentante de l’alliance GAVI à Madagascar, afin d’évoquer les questions liées au budget de la vaccination. Au cours de cette rencontre, Anaïs Colombini a rappelé l’importance du rôle des parlementaires dans l’adoption des lois de finances et dans la définition des priorités en matière d’investissements en santé publique. Pour l’année 2025, les besoins en financement pour la vaccination sont estimés à 4 millions de dollars. À ce jour, 3 millions ont été inscrits dans la Loi de Finances Initiale (LFI), laissant subsister un déficit d’un million de dollars. Les parties prenantes espéraient que cet écart pourrait être comblé, notamment à travers une LFR.
Faute de loi de finances rectificative, les possibilités d’ajustement budgétaire pourraient dépendre, comme en 2023, de mécanismes réglementaires alternatifs. Le gouvernement n’a toutefois pas précisé si cette voie serait envisagée cette année.