Cannes: l'émotion avec les frères Dardenne pour refermer la compétition
Les frères Dardenne sont entrés vendredi dans la course pour une troisième et historique Palme d'or, au dernier jour d'une compétition cannoise qui a mis en lumière la star montante Josh O'Connor.
Dans "Jeunes mères", Jean-Pierre et Luc Dardenne suivent cinq adolescentes cabossées par la vie qui font leurs premiers pas dans la maternité.
Trait d'union entre elles, une maison maternelle que le duo belge, sacré à Cannes pour "Rosetta" (1999) et "L'Enfant" (2005), transforme en épicentre de la reconstruction de ces filles-mères.
S'ils étaient sacrés samedi, les septuagénaires deviendraient les premiers réalisateurs à totaliser trois Palmes.
Après la salve d'applaudissements qui a suivi la projection, ils ont salué la mémoire d'Emilie Dequenne, décédée d'un cancer à 43 ans en mars, qu'ils avaient révélée dans "Rosetta". Ce rôle lui a valu le prix d'interprétation féminine.
"Emilie était quelqu'un de très vivante", a déclaré Luc Dardenne devant une salle comble. "Emilie aimait la vie, donc vive la vie", a complété son frère.
La compétition cannoise s'est refermée dans la soirée avec la projection de "The Mastermind", de l'Américaine Kelly Reichardt.
Dans le film, l'acteur anglais très en vue Josh O'Connor, 35 ans, se met en tête de dérober des tableaux dans le musée d'une petite ville des Etats-Unis en 1970, en pleine guerre du Vietnam.
Visage du prince Charles dans la série "The Crown" et joueur de tennis pris dans un triangle amoureux dans "Challengers" avec Zendaya, O'Connor figure au générique d'un autre film en lice pour la Palme d'or, la romance gay "The History of Sound".
Premiers films d'acteurs
Après cette ultime projection, les neuf membres du jury, emmenés par la star française Juliette Binoche, commenceront samedi leurs délibérations pour désigner, parmi les 22 films en compétition, le successeur d'"Anora", Palme d'or 2024 de l'Américain Sean Baker.
Quelques favoris se sont dégagés, notamment "Un simple acccident", charge contre les autorités de l'Iranien Jafar Panahi, "Deux procureurs", réflexion sur l'arbitraire de l'Ukrainien Sergueï Loznitsa, et "Valeur sentimentale", drame familial du Norvégien Joachim Trier.
Plusieurs autres prix (mise en scène, interprétation féminine et masculine...) seront décernés au cours de la cérémonie de clôture, à partir de 18H40 (16H40 GMT).
Hors compétition, toute une série de prix sont attendus dès vendredi, à commencer par la section Un certain regard, qui a programmé plusieurs premiers films réalisés par des acteurs (Scarlett Johansson avec "Eleanor the Great", Kristen Stewart avec "The Chronology of Water", Harris Dickinson avec "Urchin").
La Palm Dog, récompensant le cabot avec le plus de mordant du festival, a été décernée à Panda, chien de berger du film islandais "L'Amour qu'il nous reste", dans la section Cannes Première.
"Imago", premier film tchétchène sur la Croisette, a par ailleurs remporté l'Oeil d'or du meilleur documentaire, dont le jury a aussi décerné un prix spécial à "The six billion dollar man", consacré au fondateur de Wikileaks Julian Assange.
Doit également être décernée en fin de soirée la Queer Palm, prix alternatif LGBTQI+ qui fête ses 15 ans avec le cinéaste français Christophe Honoré comme président du jury.
Deux premières de films français étaient également au programme.
"13 jours, 13 nuits" de Martin Bourboulon, avec Roschdy Zem et Lyna Khoudri, retrace l'évacuation de l'ambassade de France à Kaboul, qui s'apprête à tomber aux mains des talibans en août 2021.
"Moi qui t'aimais" de Diane Kurys met en scène le même Roschdy Zem et Marina Foïs dans la peau d'un couple mythique du cinéma français, Yves Montand et Simone Signoret.